L'association marocaine "Khmissa" a dénoncé la détérioration de la situation des droits des femmes au Maroc, exprimant son "inquiétude" quant à l'instrumentalisation par l'Etat des luttes féministes dans le but de réprimer les militantes et les journalistes. "Malgré les mesures que l'Etat marocain prétend entreprendre afin d'améliorer cette situation, nous constatons qu'il reste beaucoup de travail à faire", affirme l'association dans un communiqué publié à l'occasion la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars de chaque année. "Rien qu'au cours de l'année dernière, des femmes ont été à plusieurs reprises la cible de violences policières, de harcèlement étatique, de menaces, de diffamations et de condamnations arbitraires", a-t-elle déploré. Elle a fait savoir que "l'une des évolutions les plus inquiétantes au Maroc est l'instrumentalisation par l'Etat des luttes féministes afin de réprimer les militant(e)s et les journalistes", expliquant que, "cette tendance récurrente consiste en l'utilisation d'accusations à caractère sexuel afin d'emprisonner les voix dissidentes". "Nous remarquons et dénonçons (...) l'instrumentalisation (que l'Etat fait) des droits, des corps et des paroles des femmes", dénonce également l'association. Ces femmes, "se retrouvent mises (sur le devant) de la scène médiatique et forcées à révéler leurs présumées agressions", poursuit le mouvement féministe. L'association "Khmissa" précise que "cette préoccupation ne concerne que les affaires dans lesquelles des dissidents sont accusés", soulignant que, "dans de nombreux autres cas, les femmes qui, en portant plaintes après un viol, se voient elles mêmes poursuivies au titre de l'article 490 interdisant les relations sexuelles hors mariage". "En tant que survivantes d'agressions sexuelles, nous exprimons avec force notre solidarité avec toutes les victimes de violences sexuelles et affirmons la nécessité de garantir la protection de leurs droits et leurs paroles", ajoute le communiqué de l'association marocaine, faisant savoir qu'elle compte aborder ce sujet plus amplement au cours d'un Tweeter space qui sera organisé, le 9 mars à 20 heures. "En ce 8 mars, l'association Khmissa réitère son soutien aux femmes victimes des politiques répressives et affirme sa défense continue des droits des femmes pour l'égalité et contre l'autoritarisme et l'oppression devenus systématiques contre toutes celles qui profèrent une parole de vérité ou une opinion contraire à l'opinion officielle", conclut le communiqué.