Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté mercredi à Genève une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse. La résolution a été adoptée à l'issue d'un débat urgent qui avait été demandé par le Pakistan au nom de plusieurs pays de l'Organisation de coopération islamique (OCI) à la suite de l'autodafé d'un exemplaire du Coran en Suède. Elle a été approuvée par 28 des 47 membres de ce Conseil. Sept membres se sont abstenus et douze ont voté contre, dont la France, la Belgique, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Le texte comporte une condamnation de "tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran" et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes. Il y est demandé à l'ONU d'identifier les pays ne disposant pas d'une telle législation et d'organiser une table ronde d'experts chargés de se pencher sur le sujet. L'ambassadeur du Pakistan, Khalil Hashmi, a estimé qu'il s'agissait d'un texte équilibré qui ne pointait du doigt aucun Etat. Le 28 juin, un extrémiste suédois a brûlé, au cours d'un rassemblement autorisé et encadré par la police suédoise, un exemplaire du Saint Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm en pleine célébration de la fête de l'Aïd al-Adha. Cet incident, qui a suscité une vague d'indignation dans le monde musulman, a été qualifié de "provocateur" et "méprisable".