La France a privilégié ses intérêts au détriment des principes dans sa dernière position concernant la question du Sahara occidental, en reconnaissant la prétendue "souveraineté" marocaine sur ce territoire, a affirmé l'écrivain irakien, Muthanna Abdullah. Dans un article publié sur le site d'information du quotidien "Al-Quds al-Arabi", intitulé "La France et le Sahara occidental: les intérêts avant les principes ?", M. Muthanna Abdullah a évoqué les raisons de la décision française concernant la cause sahraouie en ce moment précis ainsi que l'objectif de cette position qui sert d'abord les intérêts exclusifs de la France, notamment après la visite du président français au Maroc, fin octobre écoulé. Selon l'écrivain, les intérêts de la France avec le Maroc sont anciens et connus de tous, avec des secteurs et domaines au Maroc programmés en faveur de la France depuis le début des relations économiques entre les deux pays, il y a plusieurs décennies. "Aujourd'hui, la France se lance dans les secteurs des énergies renouvelables, de l'industrie aéronautique, automobile et ferroviaire, outre des investissements français conclus, incluant spécifiquement les régions du Sahara occidental (occupées)", a-t-il fait remarquer. L'écrivain a affirmé qu'en dépit des déclarations de Macron et les assurances de Rabat selon lesquelles la question était tranchée après la position de Paris, la reconnaissance française demeure symbolique sans aucun effet sur la position de l'ONU qui continuera à discuter de ce dossier. Selon le même écrivain, "le revirement récent de la position française sur la question du Sahara occidental ne peut être dissocié de ce qui s'est récemment passé sur le continent africain, où Paris a perdu sa place traditionnelle dans ce continent après avoir été expulsée de plusieurs pays africains". Et d'ajouter que "la France cherche aujourd'hui par tous les moyens à renforcer et consolider ses relations avec les autres pays du continent, à surmonter les obstacles et à améliorer les relations dans l'espoir de revenir, ou du moins renforcer sa présence dans les pays restants (...)". Et de conclure :"en dépit de tout ce qui précède, des interrogations demeurent en suspens, notamment, comment la France, qui a toujours eu de la considération pour le droit international et en a été l'un des fondateurs, peut ignorer la décision de la Cour de justice européenne, qui stipule que les pays européens n'ont pas le droit d'investir au Sahara occidental sans le consentement des Sahraouis, étant donné que la région est toujours en situation de conflit ? (...)".