La sécurisation permanente des actes médicaux et thérapeutiques et la validation de protocoles de stérilisation des actes médicaux, "doivent être une priorité chez les praticiens et autres personnels de la santé", estiment des médecins à Ghardaia. Intervenant à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, de nombreux médecins considèrent que l'approche de l'épidémie du HIV reste circonstancielle et occasionnelle, avec un risque de baisse de vigilance qui conduit inéluctablement à la survenue de nouveaux cas. "Il est nécessaire d'encourager les comportements minimums de base à l'échelle individuelle, et les moyens classiques de prévention pour contrecarrer toute propagation du virus HIV dans notre pays", soutiennent les praticiens. L'abstention aux relations sexuelles extraconjugales et l'utilisation de matériel à usage unique certifié, restent les seuls moyens pour échapper à la contamination, soulignent-ils. Dans ce sens, Dr. Mouloud Nedjar tire la sonnette d'alarme, en signalant l'existence sur le marché national de matériel à usage unique de "mauvaise qualité, ne répondant pas aux normes de prévention et risque de mettre en péril la vie des praticiens, du personnel médical et des patients". A titre d'exemple, le Dr. Nedjar fait référence à des marques de gants chirurgicaux à usage unique, non homologuées, ne répondant pas aux normes universelles de prévention qui sont commercialisées. De son côté, un spécialiste en réanimation préconise la mise en place de protocoles d'aseptisation et de stérilisation du matériel médical, et le respect de leurs applications rigoureuses dans les blocs opératoires, cabinets médicaux et dentaires ainsi que dans les salles de soins, publiques ou privées. "Il faut obliger toutes les structures médicales, privées ou publiques, à se doter de matériels de stérilisation validés et certifiés", soutient ce spécialiste, tout en soulignant la nécessité d'un "contrôle inopiné systématique des cabinets médicaux qu'ils soient privés ou publics". Un autre praticien estime que dans le cadre de la prévention contre les différents virus notamment le HIV, il est primordial de codifier les actes de prévention individuels et collectifs. Pour ces praticiens de Ghardaia, des moyens médicaux colossaux ont été mis en place par les pouvoirs publics en Algérie, pour contrecarrer toute propagation de ce virus. Une action qui, poursuivent-ils, doit s'accompagner de l'information et l'éducation des citoyens à s'assujettir à des comportements minimums de base, tels l'utilisation de matériel de rasage et de brossage de dents à usage unique et s'abstenir de toute relation sexuelle extraconjugale. La vigilance et la réactivation des centres de veille contre ce virus doivent rester de mise pour atténuer toute propagation de la maladie VIH/sida en Algérie, signale-t-on. Le rapport du laboratoire national de référence VIH/sida de l'Institut Pasteur Algérie, fait état d'un nombre cumulé de 1118 cas atteints de la maladie du sida depuis 1985 au 30 septembre 2010, et de 4745 cas de séropositifs durant la même période, fait-on savoir à l'occasion de cette journée mondiale de lutte anti-sida. Le nombre de cas enregistrés durant la période 2005/2009 est supérieur au nombre cumulé de cas enregistrés de 1985 à 2004, selon le même rapport.