Le ministre de Affaires étrangères sahraoui, M. Mohamed Salem Ould Salek, a appelé à exclure la France et le gouvernement espagnol de M. Zapatero du "groupe des amis" du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, en raison de leur "alignement inconditionnel" sur les thèses coloniales marocaines et leur rôle dans le blocage du processus de décolonisation du territoire sahraoui. "L'Espagne, sous la direction du gouvernement socialiste, dirigé par M. Zapatero, s'est alignée tout simplement, depuis 2004, sur la politique de Paris en s'activant pour légitimer le fait accompli colonial marocain", a souligné M. Ould Salek dans une déclaration écrite citée vendredi par l'agence de presse sahraouie (SPS). Pour le ministre sahraoui, "la présence de ces deux pays au sein du +groupe d'amis+ du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental est devenue un obstacle à la contribution positive de ce groupe et affaiblit considérablement les chances de voir le Conseil de sécurité exiger l'accomplissement de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) et l'avènement de la paix". Le gouvernement sahraoui estime, en effet, note la déclaration, que la Minurso n'a pu s'acquitter de sa mission exclusive d'organisation du référendum, prévu pour le Plan de règlement de 1991, "non pas à cause de la volonté manifeste du gouvernement de Mohamed VI de renier les engagements souscrits officiellement et d'une manière solennelle par le roi Hassan II, mais parce que les deux pays qui ont colonisé l'Afrique du Nord se sont opposés clairement à une décolonisation pacifique et paisible du Sahara occidental". M. Ould Salek a lancé, au nom du gouvernement sahraoui et du Front Polisario, un "appel pressant" au Conseil de sécurité pour assumer ses responsabilités, en exigeant l'accomplissement du mandat de la Minurso à travers l'application du Plan de règlement qui constitue la seule solution que les deux parties au conflit ont solennellement signée sous les auspices et la garantie du conseil". Le ministre a, enfin, rappelé que la paix et la sécurité dans la région nord ouest du continent africain sont " tributaires de la satisfaction totale des droits légitimes et imprescriptibles du peuple sahraoui, le respect des accords signés par les deux parties au conflit en 1991 et 1997 et l'accomplissement par la Minurso de son mandat au Sahara occidental". Le "groupe des amis" du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental est constitué des Etats-Unis, la France, l'Espagne, la Russie et la Grande-Bretagne.