Par Brahim TAKHEROUBT – Mardi 23 Aout 2011/l'expression//. L'autoproclamé roi des rois d'Afrique disparaît dans la tourmente des révoltes arabes, happé par l'implacable tourbillon de l'Histoire. Après 42 ans de règne et six mois de résistance contre les bombardements des avions de l'Otan, le dictateur libyen est tombé avec son dernier bastion, Tripoli. Ce matin, le soleil s'est levé sans El Gueddafi et ses fils. Hier, seuls quelques fidèles irréductibles continuaient de résister aux abords de la résidence d'El Gueddafi. L'autoproclamé roi des rois d'Afrique, le guide El Gueddafi, disparaît dans la tourmente des révoltes arabes, happé par l'implacable tourbillon d'une Histoire en marche et qu'il a refusé de voir. El Gueddafi, c'est fini. Une autre Libye est en train de naître. Hier, en fin d'après-midi, la télévision publique libyenne a cessé sa diffusion. Les rebelles libyens occupent le le siège de la chaîne de télévision publique Jamahiriya à Tripoli, et le drapeau du Conseil national de transition (CNT), l'autorité désignée par l'opposition au régime de Mouamar El Gueddafi, flotte sur les ambassades libyennes à Rabat, Alger et Prague. La communauté internationale s'est déjà installée dans l'après-El Gueddafi. Pour assurer la transition politique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé hier, qu'il convoquait un Sommet cette semaine sur la situation en Libye en présence des dirigeants de l'Union africaine et de la Ligue arabe ainsi que d'autres organisations régionales. La Cour pénale internationale (CPI) discute avec les rebelles libyens du transfèrement vers La Haye de Seif al Islam, un des fils d'El Gueddafi et les messages de félicitations et de soutien aux rebelles fusent. Des dizaines de Libyens vivant à l'étranger ont arraché et brûlé le drapeau hissé sur des bâtiments de leur ambassade, le remplaçant par celui des rebelles, alors que des ambassadeurs ont annoncé leur ralliement à la rébellion. L'Egypte, Le Maroc, le Koweït, l'Arabie Saoudite et la Tunisie (avant-hier) ont déjà reconnu l'autorité des rebelles sur la Libye. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi, s'est dit de son côté «totalement solidaire» du gouvernement rebelle. A Paris, on jubile. Après la Côte d'Ivoire, une autre victoire sans appel pour le président Sarkozy. Et à Paris de préparer l'après-Kadhafi. Le ministre français des Affaires étrangères propose une réunion du «Groupe de contact» sur la Libye dans les prochains jours à Paris. David Cameron fait part à la presse de son voeu de voir le colonel Kadhafi affronter la justice de son pays. Pour sa part, le gouvernement maltais déclare son intention de transférer tout responsable du régime Kadhafi qui tenterait d'accoster sur l'île devant la Cour pénale internationale de La Haye. Après 6 mois de confrontation armée et de destructions et après la victoire, vient le temps des questionnements et des ambiguïtés. De nombreuses capitales occidentales et des observateurs sont préoccupés par l'incertitude concernant un possible avenir démocratique de la Libye, alors que des responsables arabes s'inquiétaient pour son intégrité territoriale: le danger d'une partition est-il surmonté? Une Libye unie et prémunie d'une guerre civile? Les aspirations démocratiques exprimées dès les premiers jours de la révolte à Benghazi vont-elles se concrétiser? L'exemple irakien est toujours vivace et les inquiétudes demeurent. Quelle souveraineté aura la nouvelle Libye face à l'Otan, la France et la Grande-Bretagne qui ont activement participé à la libérer de la dictature?