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« Les islamistes en Algérie remporteront les élections malgré leur division »
Le leader du mouvement tunisien Ennahda, Cheikh Rached Ghannouchi à El Khabar
Publié dans El Khabar le 20 - 02 - 2012

Le leader du mouvement tunisien Ennahda, qui a la majorité parlementaire à l'assemblée constituante, Cheikh Rached Ghannouchi a assuré que « la Tunisie soutient la position de l'Algérie qui refuse une intervention militaire en Syrie », et a laissé entendre que « la Tunisie reconnaitra le conseil national syrien de l'opposition lors du congrès des amis de la Syrie qui se tiendra à Tunis ». Le cheikh Ghannouchi a insisté lorsqu'il a reçu El Khabar dans dans son bureau au cinquième étage du siège du mouvement islamiste Ennahda, à Tunis, sur le fait qu'il ne se présenterait pas aux présidentielles, prévues dans un an environ. Indiquant que s'il avait voulu la présidence rien ne l'y aurait empêché sachant que son parti avait remporté la majorité. Ghannouchi prévoit une victoire des islamistes aux prochaines élections législatives et ce malgré leur division « si elles se déroulent en toute transparence comme nous avons vu en Tunisie, en Egypte et au Maroc ». Le vice président de l'union mondiale des oulémas musulmans a également abordé de nombreuses questions sur la situation intérieure tunisienne, maghrébine et arabe.
El Khabar : Vous avez vécu durant plusieurs années en exil après avoir été condamné par contumace à la prison à vie du temps du président Ben Ali, et vous êtes aujourd'hui le leader du plus grand parti politique en Tunisie, qu'est ce qui a changé en Ghannouchi l'humain le politique ?
Ghennouchi : Bismillah wa Salat wa Salam ala Rassoul Ellah, je voudrais d'abord saluer « El Khabar » et ses lecteurs et à travers lui nos frères en Algérie la source des révolutions..Beaucoup de choses ont changé dans Ennahda qui est passé de parti persécuté et dispersé entre plusieurs exils, puisque nous étions dispersés sur 50 pays, nous étions également dispersés dans les prisons qui accueillait des dirigeants et des membres d'Ennahda, qui dirigent aujourd'hui le pays en association avec nos deux alliés, passer de la prison à l'état est une démarche importante et compliquée et n'est pas simple, nous faisons aujourd'hui la connaissance de la nouvelle terre sur laquelle nous sommes, et comme vous le savez nous n'avons pas d'expérience, tout notre peuple apprend, parce que nous sommes en première année de démocratie.
El Khabar : Mais les élections présidentielles et parlementaires auront lieu dans un an, ne prenez-vous pas un risque politique en assumant les dossiers intérieurs les plus complexes au gouvernement par rapport à vos deux partenaires ?
Ghennouchi : Nous avons confiance en notre peuple, nous ne devons pas le décevoir, maintenant que le peuple nous accordé sa confiance nous n'avons plus la liberté de prendre du retard, autrement ce serait un manque de respect à la démocratie. Lorsque vous demandez la confiance du peuple, que ce dernier vous l'accorde, et que vous ne respectez pas votre engagement, que vous tardez et que vous dites que votre intérêt politique est de ne pas avancer, cela serait absurde, le peuple tunisien nous a accordé sa confiance et nous serons à la hauteur
El Khabar : Certains disent que le président de la république a plus de poids qu'Ennahda et tous ses ministères réunis, y compris le chef du gouvernement, votre mouvement n'a-t-il pas exploité la majorité qu'il a obtenue pour avoir plus de poids dans la prise de décision dans le gouvernement ?
Ghennouchi : Il y a un seul et non pas trois gouvernements, tout acquis réalisé par un ministre ou président ou chef de gouvernement est un acquis pour le gouvernement est un acquis pour le peuple, et si nous nous réjouissons de tout succès réalisé par un chef d'état c'est parce qu'il le chef de notre état et pas d'un autre, nous l'avons choisi librement et volontairement c'est pour cela que nous nous réjouissons de tout succès qu'il réalise.
El Khabar : l'ancien dirigeant d'Ennahda Abdelfettah Mourou, accuse le gouvernement dirigé par le mouvement Ennahda de manquer de sévérité face à la multiplication des manifestations et des sit-in et même des agressions contre les citoyens, l'extrême souplesse n'était-elle pas un danger pour l'état et pour le citoyen ?
Ghennouchi : La démocratie est un mélange entre liberté et ordre, nous faisons en sorte qu'il y ait un équilibre entre liberté et ordre, les gens chez nous se sont habitués à ce que l'ordre soit imposé par la répression, la terreur et l'important dispositif policier, la révolution a dissipé cette crainte c'est pour cela que nous ne pouvons pas compter sur la police pour préserver l'ordre, la police elle-même passe par une période difficile, ils ont des syndicats mais ces syndicats tiennent des sit-in, allons nous amener un autre policier pour réprimer la police, il faut que nous comprenions que ce que nous vivons résulte de la période de la révolution et non de l'époque de Ben Ali, c'était la police qui garantissait la sécurité mais la police a perdu son autorité, nous essayons donc aujourd'hui d'apprendre comment préserver l'ordre sur la base de la liberté et non de la répression, cela nécessité du temps pour que nous apprenions à composer entre liberté et ordre, la démocratie n'est pas simplement l'annonce d'une loi c'est une culture et une pratique et pour qu'elle soit instaurée nous avons besoin de temps et il y a des forces qui tentent d'exploiter cette liberté pour la transformer en chaos, mais ceux-là oublient qu'il y a une révolution dans le pays et que la révolution a aujourd'hui pour slogan « le peuple veut appliquer la loi », « le peuple veut préserver l'ordre » parce que les gens se sentent menacé dans leur sécurité, leur liberté, leur gagne-pain.
El Khabar : Des lectures évoquent deux pôles qui tentent de faire chuter le gouvernement, le premier représente l'alliance des courants laïcs et d'extrême gauche et l'autre le courant salafiste avec ses deux ailes djihadiste et scientifique, comment réagissez-vous face aux contradictions qui existent dans la société ?
Ghennouchi : Passer de la révolution à l'état est une opération très compliquée et avons besoin de plus de temps la situation n'est pas encore stable en Tunisie il serait donc simpliste de dire qu'il y a un conflit entre laïcité et islam et entre tradition et modernité qu'elle soit laïque ou islamique, il y a des forces laïques extrémistes qui voient en la force d'Ennahda une menace pour son sort mais les plus influents sont les résidus de l'ancien régime, ceux-là ne sont pas des forces modernistes mais des forces qui défendent leurs intérêts, parce que la révolution a menacé leurs intérêts elles veulent donc se venger de la révolution et que le pays revienne en arrière, puisqu'elles pensent que leurs grands hommes d'affaires sont sous surveillance et ses grands leaders en prison c'est pour cette raison qu'elles défendent leurs intérêts, l'équation est très compliquée et ne peut être simplifiée au point de la résumer à un conflit entre modernité et tradition.
El Khabar : Qui défend alors cette révolution qui fait face à tous ces dangers ?
Ghennouchi : La révolution est défendue avant la police par le peuple qui l'a déclenchéé, c'est lui (le peuple) qui la défend contre tous ceux qui conspirent contre elle qu'ils soient laïcs extrémistes ou extrémistes religieux ou qu'ils fassent partie des forces dont la révolution à mis à mal les intérêts.. c'est-à-dire le RCD dissous
El Khabar : L'assemblée constituante élue a été chargée d'une mission principale : élaborer une constitution. Quels sont les points sur lesquels il n'a pas été trouvé d'accord même entre les partis de l'alliance ?
Ghennouchi : L'alliance (entre les trois partis) est plus une alliance gouvernementale qu'une alliance au niveau de l'assemblée constituante qui comprend des points de vue différents, et des alliances différentes de celles qui se trouvent sur la scène politique peuvent se constituer, il y a un accord sur l'instauration d'un régime démocratiques dans le pays, et toutes les parties sont d'accord là-dessus, elles se sont également mises d'accord sur une indépendance de la justice et de séparer les autorités de la liberté des médias, et sur les droits de l'homme, et l'égalité des sexes. Il y a des valeurs communes comme l'identité arabe et islamique est ces questions font l'objet d'un accord, les élites tunisiennes s'étaient mises d'accord à ce sujet même avant la révolution et les documents du 18 octobre qui ont été signés entre le mouvement Ennahda et les différents partis de l'opposition en 2006, restent des valeurs communes entre les partis de différentes orientations, mais les divergences sur la nature du régime restent de savoir s'il sera parlementaire ou présidentiel ou bien un mélange des deux.
El Khabar : Que préfère le mouvement Ennahda ?
Ghennouchi : Le programme d'Ennahda est un régime parlementaire
El Khabar : Même si le régime parlementaire est plus est moins stable et correspond plus aux régimes de monarchies parlementaires, pourquoi donc misez-vous dessus ?
Ghennouchi : Notre peuple est uni il n'y a pas de craintes que le régime parlementaire le divise, une des raisons principales qui ont conduit à la révolution est le pouvoir grandissant de la présidence qui absorbait l'état tout entier, c'est pour cela que nous ne voulons pas que cela se reproduise, nous voulons faire de la présidence un poste symbolique puisque les régions de l'intérieur bénéficieront de beaucoup de liberté dans la gestion de leurs ressources au lieu que ce soit la capitale qui eur fournisse toutes les ressources et que les régions de l'intérieur d'où proviennent toutes les richesses soient exploitées et pillées.
El Khabar : Les présidentielles tunisiennes sont dans moins d'un an, vous présenterez-vous aux élections ?
Ghennouchi : Si j'aspirais à cela je me serais porté candidat la dernière fois et rien ne seraient mis entre moi et un poste au gouvernement sachant que notre parti est le plus important parti et tout le monde le sait.
El Khabar : Pourquoi refusez-vous le poste de président alors qu'il vous est offert sur un plateau en or ?
Ghennouchi : La politique ne se résume pas qu'à la présidence et au ministère, la vie elle-même ne se résume pas qu'à la politique, je pense que la culture et la pensée ont plus d'importance que la politique, en plus du fait que la révolution a été faite par les jeunes et que tous les martyrs ont été des jeunes il faudrait donc que le place soit laissé aux jeunes et à leurs proches.
El Khabar : Qui est selon vous le plus à même de diriger la Tunisie durant la prochaine étape ?
Ghennouchi : Ennahda
El Khabar : Et comme personne ?
Ghennouchi : Celle que choisira Ennahda
El Khabar : Qui choisira Ennahda ?
Ghennouchi : : Le congrès le décidera
El Khabar : : Et quand le congrès se tiendra-t-il ?
Ghennouchi : En juillet prochain
El Khabar : Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes le vrai chef du gouvernement et que vous rencontrez quotidiennement Mr Haladi Djabali pour lui donner des instructions ?
Ghennouchi : Ceux-la ne se sont pas libérés de la mentalité d'avant la révolution, ils pensent qu'il faut qu'y ait une seule personne qui gère les affaires, la révolution a été déclenché contre cette mentalité, pourquoi mépriser les leaders de ce pays, et pourquoi sous-estimer Hamadi Djabali, et pourquoi les considérer comme de simples marionnettes et des pantins dirigés par Ghannouchi, c'est mépriser des personnalités qui ont une histoire, et mépriser les partis.
El Khabar : Vous êtes accusé d'avoir bloqué l'agrément du parti de la libération proche du courant salafiste, êtes-vous contre l'entrée des salafistes sur la scène politique ?
Ghennouchi : Ce n'est pas nous qui avons refusé l'agrément du parti de la libération, mais c'est le précédent gouvernement (le gouvernement de Beji Caid Essebsi) nous nous sommes mis d'accord pour une reconnaissance de tout parti que veut réaliser ses objectifs par des moyens pacifiques, qu'il soit d'accord avec nous ou pas le parti de la liberté n'est pas un parti violent même si nous ne sommes pas d'accord avec son idéologie.
El Khabar : Le ministre de l'intérieur à évoqué un démantèlement d'une cellule proche de l'organisation Al-Qaida et avant cela l'élimination d'hommes armés à Sfax, et hier il y a eu une poursuite de vingt hommes armés dans les environs de Medenine, la Tunisie est-elle menacé d'être ciblée par le salafisme djihadistes ?
Ghennouchi : Cela est à écarter, ce qui se passe en Tunisie est le fruit des changements survenant dans la région, la situation en Libye n'est pas stable, il y a des armes qui circulent en Libye et il y a des groupes armés qui tiennent à leur droit de garder les armes et de les utiliser, les régions des frontières sahariennes sont ouvertes, des groupes de jeunes et des armes se sont infiltrés mais ne représentent pas un phénomène dangereux le pays vit une période de révolution et une période de transition d'une révolution à un état, et ces groupes armées exploitent cette période de changement mais sont incapables de perturber l'ordre public ou de représenter une réelle menace parce que ce sont des groupuscules.
El Khabar : la Salafia a commencé à maitriser les Mosquées et à s'imposer dans certaines régions ?
Ghennouchi : la majorité des Salafistes en Tunisie défendent et prêchent une culture et ne représentent pas une menace sur l'ordre public. La société n'a qu'à se comporter avec les Salafistes avec compréhension et dialogue. La démocratie peut cohabiter avec l'ensemble de ces mouvements intellectuels. En Egypte, par exemple, la Salafia constituait un triangle de la mort, avec ses groupes armés, qui sont devenus en fin de compte des partis politiques que la démocratie a pu absorber. En Tunisie, ce mouvement peut avoir le même sort que celui de la Salafia de l'Egypte, et le combat peut virer des caisses de munition vers les scrutins. Le phénomène de la Salafia a surgit en Tunisie, suite à des troubles enregistrés sur nos frontières, notamment du Sud. Pour ce qui est de la deuxième raison, qui est à mon avis plus profonde que la prelle emière, consiste dans le vide spirituel dont est responsable l'Etat post-indépendance de la Tunisie, à l'instar de l'abandon des fonctions de la Mosquée de la Zitouna. Ce qui a conduit la Tunisie à importer sa religion de l'étranger. Cela est dû, également, au coup fort qui a été donné au mouvement Ennahdha, faisant de la Tunisie un pays Musulman mais vidé de toute référence islamique. Le peuple a donc, détourné sa vision vers l'étranger et n'a trouvé refuge que dans les chaines satellitaires qui ont inspiré une partie de la jeunesse tunisienne.
El Khabar : le mariage sans papiers c'est du mépris pour la femme puisqu'il la réduit à un simple objet sexuel. Une polémique a lieu actuellement en Tunisie sur le mariage à blanc. Accepteriez-vous ce genre de mariage ? Ghennouchi : la seule et unique formule de mariage que nous acceptons et qui est autorisée par la loi c'est le mariage tel que défini par la constitution. Etant donné que ce mariage légal attribue des garanties suffisantes à la femme et puisqu'elle garantit un engagement éthique, religieux et légal entre les deux parties. Le mariage à blanc ou le mariage pour le plaisir ne réalise pas cet objectif mais constitue une violation des droits de la femme.
El Khabar : que dites vous de la polygamie qui est autorisée par le Coran mais qui a été interdite par Ben Ali ? Ghennouchi : nous ne contrevenons à aucune règle du Coran, cependant, la polygamie n'est pas un devoir dans la religion musulmane mais une simple autorisation. L'autorité a le droit de limiter ce qui est autorisé par la religion, si elle considère que ses conséquences sont contraires à ses objectifs.
El Khabar : allez-vous limiter ce qui est autorisé ?
Ghennouchi : l'autorisé a été limité dans le code des affaires personnelles
El Khabar : pour ce qui est des relations algéro-tunisiennes, l'Algérie a été le premier pays auquel vous aviez rendu visite dès votre investiture. Quels sont les points les plus importants que vous avez discutés avec le président Abdelaziz Bouteflika ?
Ghennouchi : ma visite en Algérie est une sorte de reconnaissance du mérite de l'Algérie sur notre pays. Je me suis installé en Algérie ainsi que ma famille et des centaines de mes frères et pendant plusieurs années. Nous avions été très bien accueillis dans ce pays frère. J'ai répondu à l'invitation de mon ami le président Abdelaziz Bouteflika en visitant l'Algérie et j'ai été reçu par les hauts responsables. Nous avons discuté de plusieurs sujets, notamment de la situation actuelle en Tunisie, en Libye et en Egypte ainsi qu'au Moyen Orient.
El Khabar : le printemps arabe a conduit les islamistes au pouvoir dans plusieurs pays, notamment, en Tunisie, au Maroc, en Egypte et probablement en Libye. Pensez vous que ce scénario se reproduira en Algérie en dépit de la division des islamistes en plusieurs partis ?
Ghennouchi : nous espérons que les résultats seront bons, si Dieu le veut, lorsque l'opération démocratique est respectée, c'est tout le monde qui sera vainqueur, mais lorsqu'il y a fraude, cela signifie l'échec total de tout le monde. La justice consiste dans le succès de l'opération du vote, c'est ça la vraie réussite.
El Khabar : comment évaluez vous votre visite au Maroc, en Mauritanie, en Algérie et avant ça en Libye ?
Ghennouchi : je considère que c'était une visite positive. Un accueil chaleureux m'a été réservé dans tous ces pays. Le Maghreb Arabe n'est pas simplement une simple illusion, puisqu'il existe des agendas d'organisation d'un sommet des présidents du Maghreb Arabe. On est en phase de préparation de ce sommet.
El Khabar : la question du Sahara occidentale reste un obstacle entravant la reconstruction du Maghreb arabe, aviez vous à Ennahdha une conception de la solution à ce problème ?
Ghennouchi : je me suis rendu en visite au Maroc, comme en Algérie et j'ai dis la même chose dans les deux pays. J'ai dit que la question du Sahara occidentale est due à un autre problème et qu'elle ne devrait pas bloquer la construction du Maghreb Arabe. Si l'on a avancé dans le processus de l'unification du Maghreb Arabe, la question du Sahara occidental ne serait pas un obstacle. Puisque lorsque nous formerons une seule entité, personne ne se demandera à qui appartient tel ou tel territoire. L'Européen se déplace de la France jusqu'aux frontières avec la Russie sans que personne ne lui demande quelle est sa nationalité ou quel est son pays.
El Khabar : quelle a été la vision du président Bouteflika sur les développements dans la région arabe ?
Ghennouchi : nous avons ressenti une compréhension et une orientation vers la reprise du processus de construction du Maghreb Arabe, bloqué depuis plusieurs années. Dans l'absence de l'union, des difficultés et obstacles ont surgit.
El Khabar : à propos de la question Syrienne, êtes vous d'accord avec l'ingérence militaire en Syrie ou la militarisation de la révolution ?
Ghennouchi : non, nous soutenons l'approche algérienne prônant la non-ingérence militaire étrangère en Syrie. Notre ministre des affaires étrangères a exigé certaines conditions pour les amis de la Syrie, notamment, l'opposition à l'ingérence militaire en Syrie et la participation de toutes les parties au congrès, y compris les Russes.
El Khabar : Allez-vous reconnaître le Conseil national syrien opposant ?
Ghennouchi : je cois que la politique tunisienne tend à prendre cette option
El Khabar : comment imaginez-vous l'avenir des relations entre la Tunisie et la France, qui avait des liens solides avec le régime d'Al Assad ?
Ghennouchi : la Tunisie et l'Union Européenne sont liées par un accord d'échange commercial. Le gouvernement issu de la révolution a maintenu cet accord et l'a amélioré jusqu'à un partenariat par excellence.
El Khabar : votre dernier mot aux lecteurs d'El Khabar et au peuple algérien ?
Ghennouchi : je salue tout le peuple algérien et je prie Dieu pour qu'il exhausse tous les vœux de l'Algérie.


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