Jamais dans les annales de la fête du bijou de Beni Yenni un tel dispositif sécuritaire n'a été déployé pour sécuriser la région, qui s'est parée de ses plus beaux atours pour accueillir les visiteurs, jeudi dernier, à l'occasion du coup d'envoi de cette huitième manifestation. Au pont de Takhoukht, à une dizaine de kilomètres de Beni Yenni, les forces de sécurité ont redoublé leur présence au barrage fixe installé sur les lieux, surtout lors du passage du cortège de la délégation officielle dirigée par le wali de Tizi Ouzou. Tous les axes routiers desservant la commune étaient sous le contrôle des soldats de l'ANP qui veillaient au grain afin d'assurer la quiétude des visiteurs. Ces derniers commençaient à affluer timidement, mais compte de tenu des estimations des organisateurs, la manifestation connaîtra certainement le grand rush. « C'est à partir de samedi, comme à chaque édition, que la fête du bijou accueillera plus de visiteurs, car l'ouverture se déroule généralement en présence beaucoup plus des gens de la localité et des communes limitrophes. Mais une fois le coup d'envoi donné, les visiteurs affluent des différentes régions. La fête se déroule dans de bonnes conditions. La région est totalement sécurisée. On a rien à craindre si on vient à Beni Yenni », dit un membre du comité d'organisation. Effectivement, la région est quadrillée. D'ailleurs, juste à l'entrée de la commune, au lieudit La Tranchée, un autre barrage militaire a été mis en place pour dominer la région. Cela sans parler des éléments de la gendarmerie et de la garde communale mobilisés en force de manière à assurer la sécurité aussi bien au niveau des sites d'exposition que sur dans les ruelles du chef-lieu de la commune. Par ailleurs, notons que cette huitième édition de la fête du bijou, qui s'étalera jusqu'au 1er août prochain, a regroupé 67 artisans venus d'une trentaine de wilayas, à l'image de Boumerdès, Tlemcen et Ghardaïa, aux côtés des fabricants locaux. Les exposants se plaignent dans leur quasi-totalité de la cherté de la matière première qui constitue, selon eux, un frein à la promotion de leurs produits. « On a beaucoup de problèmes. Chaque année, on interpelle les responsables sur nos déboires, mais rien apparemment ne se fait dans le sens de nous faciliter la tâche. Il y a le manque de corail et de maille. La matière est de plus en plus chère. On utilise des méthodes artisanales et non industrielles dans nos ateliers, ce qui nous prend beaucoup de temps. C'est pour cela que le bijou est cédé à un prix un petit peu élevé. Les responsables doivent venir à Beni Yenni durant toute l'année, pas seulement lors de la fête du bijou », explique Abdelkader Ourak, exposant. De son côté, le PDG d'Agenor, fournisseur de la matière première, relève que les prix appliqués ne sont pas excessifs. « La réussite de notre client est la nôtre. On leur vend la matière, l'argent, et 50% du chiffre d'affaires d'Agenor sont constitués du fil et plans d'argent pour les artisans de Beni Yenni. On n'a pas intérêt à augmenter les prix de la matière première comme ça. Ce prix est fixé au niveau international, en tenant compte du cours boursier. » Enfin, outre le bijou, on trouve également des stands d'exposition de poterie, de céramique, de vannerie, de broderie berbère et de tapisserie traditionnelle, mis en place au niveau de la maison de jeunes de Beni Yenni.