Hafnaoui Ghoul, correspondant local dans la wilaya de Djelfa du journal arabophone El Youm, a été, hier, récompensé du prix Reporters sans frontières (RSF) - Fondation de France 2004. Ce journaliste a été détenu pendant six mois pour diffamation parce qu'il avait dénoncé la corruption et les abus des autorités locales dans la wilaya du pays. Le 25 novembre dernier, il bénéficia d'une mise en liberté provisoire. Selon un communiqué de RSF, le prix en question récompense un journaliste qui « par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information ». Hafnaoui Ghoul est aussi responsable du bureau régional de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). En récompensant un journaliste, un média et un défenseur de la liberté de la presse, RSF et la Fondation de France alertent l'opinion publique sur la diversité des atteintes au droit d'informer et d'être informé, et sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse. Outre Hafnaoui (journaliste), ont été récompensés l'hebdomadaire mexicain Zeta (média) et le Chinois Liu Xiabo (défenseur de la liberté de la presse). Chaque prix est doté de 2 500 euros. Depuis sa création, le prix RSF - Fondation de France a été décerné à : Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine-1992), Wang Juntao (Chine-1993), André Sibomana (Rwanda-1994), Christina Anyanwu (Nigeria-1995), Isik Yurtçu (Turquie-1996), Raúl Rivero (Cuba-1997), Nizar Nayyouf (Syrie-1998), San San Nweh (Birmanie-1999), Carmen Gurruchaga (Espagne-2000), Reza Alijani (Iran-2001), Grigory Pasko (Russie-2002), Ali Lemrabet (Maroc-2003), Michèle Montas (Haïti-2003) et au quotidien indépendant The Daily News (Zimbabwe-2003). Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, quelques semaines seulement ou quelques mois après avoir reçu le prix. Parmi eux, le journaliste marocain Ali Lmrabet, primé le 10 décembre 2003 et libéré le 7 janvier 2004, le journaliste russe Grigory Pasko, lauréat en décembre 2002 et libéré en janvier 2003, et la journaliste birmane San San Nweh, primée en décembre 1999 et libérée en 2001.