Les parents de la petite Amira, âgée de trois ans, disparue et retrouvée dix jours plus tard morte au fond d'un oued, à quelque 800 m de leur maison, sont toujours sous le choc. Bien qu'enterrée lundi dernier, l'ombre de la petite plane encore sur cette ferme de Aïn Tagouraït (wilaya de Tipaza). Le choc a été encore plus terrible à supporter lorsqu'ils ont appris l'arrestation d'un suspect, celui sur lequel reposait leurs doutes dès les premiers jours de la disparition de leur fille : un proche de la famille avec lequel ils ont eu quelques problèmes. Les Hamzaoui croient dur comme fer que Amira a été enlevée et tuée. « Nous faisons confiance à la gendarmerie et nous espérons que justice sera rendue », nous a lancé le père, très affecté. Ce dernier a tenu à préciser que ce sont les gendarmes qui ont trouvé le corps de la petite au fond de l'oued qui longe la ferme à quelques centaines de mètres. Ils ont ramené des enfants et entamé un ratissage de toute la zone qui s'est terminé par la découverte macabre. « Je ne sais pas si ma fille a été violentée. Son corps commençait à se décomposer. C'est pour cela que nous l'avons enterrée lundi. Jusqu'à cet instant (hier en fin de journée), je n'ai pas encore eu le rapport du médecin légiste. Demain (aujourd'hui), je vais voir le procureur pour le réclamer. De toute façon, ma fille ne peut aller seule jusqu'à l'oued pour se noyer. Quelqu'un l'a emmenée là-bas et l'a jetée. Je ne lui pardonnerai jamais. En plus d'avoir tué un bébé, il a détruit toute une famille », a lancé, la gorge nouée, le père Hamzaoui. Pour l'instant aucune nouvelle n'a filtré du côté de la Gendarmerie nationale, à part la confirmation de l'arrestation d'un suspect. Ce qui est certain, c'est que la nouvelle a fait l'effet d'une bombe et la psychose des enlèvements d'enfants s'est désormais installée dans les foyers. Encore un autre drame douloureux et chacun se demande à qui sera le tour demain. Les enfants méritent un environnement plus sûr que celui de se retrouver au fond d'un oued, d'un puits ou tout simplement jeté dans un buisson. Une image triste et inquiétante pour l'Algérie.