C'est un apprenti allemand, fils de couturier, qui découvre la misère du prolétariat et s'engage syndicalement dans son pays, participe à des grèves, défend le socialisme et les travailleurs pour finir premier Président élu démocratiquement en 1919. En 1924, la fondation Ebert est créée puis interdite par les nazis. Episode 1 : la fondation s'installe à Alger en 2002 alors que M. Sidi Saïd y est depuis des décennies. Episode 2 : Ramadhan 2008, la fondation programme une série de conférences avec des experts algériens sur le thème « L'Algérie de demain : relever les défis pour gagner l'avenir ». Etape 3 : M. Sidi Saïd s'énerve et, à partir du Club des Pins où il milite pour l'activité syndicale des ouvriers, somme la fondation d'arrêter de faire de l'ingérence, choqué que l'on puisse parler d'avenir et, surtout, de défis à relever. Episode 4 : la fondation s'explique. Grande amie de l'Algérie, elle a avec elle des relations de partenariat qui datent de la guerre d'indépendance. Episode 4 : connaissant les mœurs du système où la phrase d'un officiel a valeur de menace, la fondation prend peur et annule toutes ses conférences. Résultat 1 : le patron des travailleurs a bien travaillé. Il n'y a plus de conférences. Restent un concert de musique pour enfants aveugles, une exposition de vaisselle de la fin du XXe siècle et une rétrospective sur la poterie de Laghouat, des activités que M. Sidi Saïd semble préférer à ce qui touche aux défis à relever, bref, un riche programme culturel pour cette fin de mois de Ramadhan. Résultat 2 : dans cette triste histoire, on a au moins appris qui était ce Friedrich Ebert. Et que la fondation qui porte son nom a soutenu l'Algérie indépendante pendant les années 50. On n'a, par contre, aucune trace de M. Sidi Saïd pendant la Guerre d'indépendance. D'ailleurs, contrairement à celle d'Ebert, sa biographie est introuvable.