Sur les cinq personnes déclarées disparues, depuis jeudi au niveau du lit d'oued sur le territoire de la commune de N'gouça au nord du chef-lieu de la wilaya de Ouargla, deux ont été retrouvées le jour même par les éléments de la protection civile, tandis que le dernier en date remonte à samedi, selon le wali de Ouargla, Ahmed Melfouf. Ce dernier confirme que pas moins de 150 personnes ont été évacuées vendredi, vers 16h, grâce à l'intervention de deux hélicoptères de l'armée, réquisitionnés par le wali. Les autorités locales présentes sur les lieux ont décidé l'évacuation urgente du maximum de personnes et de ne maintenir que les conducteurs des véhicules bloqués par les eaux. Des vivres et des couvertures ont été dépêchés par la wilaya aux familles qui ont passé deux nuits successives à la belle étoile, après avoir été surprises par les crues soudaines de l'oued M'zab dont le niveau est monté à plus de 4 m, selon nos informations, alors qu'il s'agit d'une zone où les crues n'étaient pas arrivées depuis plusieurs décennies. Les familles de la région ont pris l'habitude d'organiser des pique-nique sur les abords de l'oued durant les jours de l'aïd. Les gens s'y rendent avec femmes et enfants, en couple ou entre amis pour profiter de la fraîcheur des lieux. Mais les crues de l'oued ont surpris les plaisanciers qui se sont retrouvés en très peu de temps au milieu des eaux. Les plus téméraires l'ont payé de leur vie en essayant de traverser le lit d'oued à pied. C'est là que cinq personnes ont disparu et que les corps de trois d'entre elles ont été retrouvés par les pompiers. La recherche des deux autres disparus se poursuit au moment où les derniers véhicules bloqués depuis trois jours par les crues de l'oued M'zab ont pu regagner la ville après l'éclaircie matinale et la diminution progressive du niveau des eaux dans la matinée de samedi. De mémoire d'homme, les crues de l'oued M'zab survenues à Ouargla sont les plus spectaculaires. Tous ceux qui se sont déplacés sur les lieux, ceux qui voulaient prêter main forte mais aussi des plaisanciers qui n'ont pas cru au danger de ces eaux ainsi que les curieux qui ont assisté à l'opération de sauvetage organisée conjointement par l'armée nationale et la protection civile, confirment la vision apocalyptique qui a prévalu sur les lieux. Heureusement que les agglomérations de la région sont assez éloignées du lit de l'oued M'zab.