La radio, c'est toute sa vie », dit Ourida Sider à propos de Mohamed Benhanafi. Dans le livre qu'elle vient de lui consacrer aux éditions Le savoir, l'auteur propose une biographie succincte de ce virtuose du micro et une cinquantaine de poèmes écrits pour des chanteurs de renommée dont Idir, Chérif Kheddam, Medjahed Hamid, Kaci Abdjaoui et la mythique chorale du lycée FatmaN'soumer de Tizi Ouzou. L'ouvrage se veut un hommage à cet animateur, poète et producteur de sketchs et de pièces radiophoniques qui continue, du haut de ses…82 ans à « sévir » sur les ondes de la Chaîne II. « L'homme n'aime pas trop parler de lui. Il n'y a que deux choses importantes dans sa vie : sa famille et la radio », témoigne Ourida Sider qui a eu à travailler à l'antenne, sous sa férule, pendant des années. « En dépit de son talent, Benhanafi passe inaperçu. C'est un homme remarquable mais d'une modestie qui désarme. Par son charisme, il a pu donner ses lettres de noblesse à la radio kabyle. A ce jour, nul autre n'a pu égaler ce maître. Outre sa carrière d'animateur, il était à l'origine de nombreux poèmes que les plus grands chanteurs ont interprétés : Idir Kaci Abdjaoui, Chabha, Ourida, El Djida Essghira, Zahia, Chérif Kheddam, Benslimane Mohamed .. ». Benhanafi, de son vrai nom Aït Tahar Mohamed est né le 7 février 1927 au village Sidi Atmane, dans la région de Larbâa Nath Ouacif. Après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, il a été désigné commissaire de la zone du secteur 2 de la wilaya de Tiaret. A l'indépendance, il rentrera à Alger avec sa famille pour entamer une carrière remarquable à la radio. « A mon entrée à la Chaîne II, avec Mohamed Hilmi et Ahmed Imane, j'ai commencé avec la poésie : Leqlam ajdid et une émission enfantine Tibhirine dijijiguène d'waman issemaden iyessefrahen arrac imechtuhen. Je n'ai plus les dates en tête, mais j'ai vu bien des enfants. Des enfants qui ont fini par devenir de grandes célébrités de la chanson kabyle à l'instar de Habib Mouloud et Nouara (...) », se confie Benhanafi dans le livre. En signe de reconnaissance pour son travail artistique, un hommage lui a été rendu à l'auditorium de la Radio nationale le 7 février 2008.