De loin, la cité des 300 Logements de Dellys, composée de bâtiments et coincée entre deux sites de chalets, donne l'aspect d'une belle petite ville. Mais, dès qu'on s'en approche, on s'aperçoit d'autre chose. En matière de collecte d'ordures ménagères, des niches à ordures en dur sont construites. Malgré les levées quotidiennes de toutes les immondices, la pollution n'y est pas complètement éradiquée. L'exiguïté de ces niches qui débordent d'ordures ne passe pas inaperçue. Sur le plan de l'hygiène, les habitants se plaignent des odeurs nauséabondes qui se dégagent des caves (vides sanitaires) et qui se propagent jusqu'aux cages d'escalier. « Toutes les caves sont noyées d'eaux usées, ce qui encourage la profilération des moustiques à longueur d'année », affirment les résidents. Malgré l'opération de la désinsectisation effectuée par le bureau communal d'hygiène, au mois de juillet passé, la situation est restée la même. « Le budget que je réserve aux différents insecticides est égal à celui du pain », ironise un citoyen. « Tant que toutes les caves ne sont pas totalement vidées de ces eaux, toute autre solution ne sera que temporaire », continue-t-il. La cité des 300 Logements vit au rythme d'une alimentation en eau potable irrégulière, les coupures d'eau fréquentes et prolongées animent les discussions des habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer. A cela s'ajoute un autre problème qui rend le quotidien des habitants insupportable : l'eau qui coule des robinets est impure, sa couleur vire au rouge. De ce fait, les résidents sont contraints à recourir à l'achat d'eau minérale, qui n'est pas à la portée de tous. La localité est dépourvue du téléphone filaire. Elle ne bénéficie, de ce fait, pas des services de l'Internet. Le téléphone sans fil (WLL) dont disposent quelques-uns s'avère inefficace. « La lenteur de la connexion Internet avec le téléphone WLL, m'a poussé à résilier le contrat d'abonnement », dira un ex-abonné. A la tombée de la nuit, des meutes de chiens errants envahissent les quartiers de la cité, poussant des aboiements insupportables. Des citoyens nous ont déclaré qu'ils ont failli être attaqués à plusieurs reprises par des chiens en rejoignant la mosquée. De ce fait, une campagne d'abattage est nécessaire. L'absence d'espaces verts et d'aires de jeux poussent les enfants à improviser des jeux différents et dangereux (grimper sur des lampadaires électriques, s'introduire à l'intérieur des citernes d'eau vides « oubliées » par les services des eaux …). Le chômage et l'oisiveté minent le quotidien de la catégorie juvénile, qui se voit contrainte de se retrouver au chef-lieu de la commune. Non pas à la bibliothèque, mais dans un café.