Il est indéniable que la ville de Collo soit devenue un grand bourg où la vie quotidienne est un parcours du combattant jalonné de multitudes d'obstacles au sens propre et figuré du terme. Tous les quartiers de la périphérie du centre-ville de Collo datant de l'ère coloniale, comme Aïn Zida, Beni Saïd, Dar Amor, Trafi, Tahra, la Presqu'île, ou ceux érigés après l'Indépendance, à l'exemple du premier lotissement de la ville Hamid Chetti, Habl El Oued, Chéniguer Laïdi, tous, sans exception, se trouvent dans un état lamentable. Les retards constatés dans l'aménagement urbain, cumulés depuis l'Indépendance, et les quartiers, sérieusement clochardisés durant cette dernière décennie ont fait que la commune de Collo s'est transformée en un grand no man's land où les immeubles et les nouvelles habitations poussent au milieu des marécages et des champs de labours. Il ne se passe pas une semaine sans qu'un comité de quartier ou des citoyens ne se rapprochent de nous pour crier leur détresse face à un cadre de vie asphyxiant. Cette semaine, ce sont les représentants du comité de quartier de la cité 30/60 logements de Collo qui dénoncent leur isolement durant les jours pluvieux. Cette cité, dite de la justice, est habitée par les travailleurs du secteur de la justice et de l'établissement de prévention, donc, des employés, des cadres et des magistrats exerçant au tribunal de Collo, confrontés à la difficulté de se frayer un chemin pour accéder à leurs domiciles. Durant les jours pluvieux, les habitants, ainsi que les enfants qui vont à l'école devront installer une traverse pour pouvoir éviter l'eau du ravin qui longe leur cité située au piémont de Dambo. Face aux éboulements de la terre de la montagne surplombant cette cité, le bâtiment A est devenu un mur de soutènement protégeant cette dernière, et de ce fait, le rez-de-chaussée se trouve sans protection, envahi par cette terre. Vu les crevasses et les fosses qui parsèment les accès boueux de cette cité, les incidents ne manquent pas non plus. Les travailleurs de l'APC interviennent fréquemment pour déblayer, mais laissent la terre entassée sur place, indique notre interlocuteur, un cadre de la santé. Celui-ci signalera les incidents les plus récents, comme cet homme qui a eu une double fracture au tibia, un enfant fracturé au péroné ou ce garçon qui est sorti avec une facture de la clavicule, et la liste est encore longue. La Sonelgaz, sollicitée pour le branchement au gaz de ville, a refusé de se déplacer tant que cette cité reste dépourvue d'aménagement urbain, indiquera le président du comité de quartier, qui a frappé à toutes les portes depuis 1998, sans succès. Et cerise sur le gâteau, cette cité a été privée d'eau pendant toute la saison estivale. Le comité de quartier, qui a adressé une lettre aux autorités compétentes, espère vivement que l'aménagement urbain de leur cité soit inscrit dans les prochains programmes de développement.