Des experts venus d'Italie, de Tunisie, du Maroc, de Grèce ou encore du Liban animent, depuis hier et jusqu'à mercredi, le congrès international sur les impacts anthropiques sur le milieu marin. « Le milieu marin représente un enjeu considérable en termes de développement socioéconomique », dit-on d'emblée à l'institut national des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral, qui a chapeauté, en collaboration avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette rencontre internationale. Un rendez-vous qui doit permettre un échange d'informations entre experts dont la spécialité est commune, mais dont l'environnement de recherche diffère. Et bien que de nombreux pays du pourtour méditerranéen étaient représentés à cette rencontre, tous ne sont pas menacés par le même type de pollution, même si l'ensemble des études s'avèrent être complémentaires. Le congrès a retenu trois thématiques d'ordre général : les impacts anthropiques sur le milieu littoral et marin, les impacts anthropiques sur la biodiversité marine ainsi que les impacts des changements climatiques sur le milieu marin. En ces temps d'intempéries et de bouleversement climatique, la communication de Hamel Djellouli évoque l'évolution des températures et des précipitations dans la région de Sidi Bel Abbès tandis que la communication de MM. Kettab, Mitiche et Lemradji souligne le risque de pollution par les hydrocarbures, dès lors que plus de 20% du trafic pétrolier passent par nos côtes. Nasreddine Taïbi a abordé l'impact du tourisme de masse sur les plages, citant l'exemple de l'Espagne. « Cela a conduit dans certaines régions à la dégradation du système plage-dune. » Et d'ajouter : « pour régénérer artificiellement les plages altérées, les autorités optent souvent pour l'extraction de sédiments du fond marin. Cette méthode affecte la stabilité des plages et détériore les herbiers à posidonie qui sont déterminants pour la conservation de l'environnement. » Samir Grimes de l'ISMAL a consacré sa communication à l'étude de la macrofaune benthique portuaire qui « présente un intérêt particulier dans l'évaluation de la capacité du milieu à résister aux modifications physiques, chimiques et biologiques générées par les activités humaines dans la zone côtière ». L'objectif final étant de trouver les moyens de remédier aux impacts anthropiques par l'analyse des données. Un programme riche qui s'étalera sur trois jours et durant lesquels chacun des intervenants aura autant à donner qu'à apprendre.