Alors que le premier trimestre de l'année scolaire en cours touche à sa fin, Bedjou Lydia, âgée d'à peine douze ans, n'a pas encore rejoint les bancs du CEM d'Ighram, où elle a été pourtant admise. « La seule fois où elle s'est rendue à l'école, à la rentrée des classes, elle a été abandonnée dans la cour de l'établissement », nous dira, dépitée, Nora Abderrahmani, la présidente de l'Association des myopathes de Béjaïa, qui fait des pieds et des mains pour obtenir la scolarisation de l'enfant. Lydia souffre, en effet, depuis sa prime enfance de la myopathie, une dystrophie musculaire qui la condamne au fauteuil roulant. « Le directeur du CEM n'a pas voulu accepter la fille, au motif que son établissement ne dispose pas de moyens humains pour l'assister dans ses déplacements. Nous avons alors sollicité l'APC d'Ighram qui nous a octroyé une prise en charge totale ; mais le directeur s'est montré une nouvelle fois inflexible, en subordonnant la scolarisation de Lydia à une autorisation de sa tutelle », raconte Mme Abderrahmani.Une autorisation que la directrice de l'Education de la wilaya s'est dit prête à donner, pour peu que « l'APC d'Ighram s'engage par écrit à prendre en charge l'élève ». Aux dernières nouvelles, les responsables de la direction de l'éducation, qui disposent du fameux document, ont instruit le directeur de l'établissement concerné d'accepter la scolarisation de Lydia, mais les choses restent encore en l'état, nous informe la présidente de l'Association des myopathes.