Les pluies hivernales ont apporté un surplus de misère qui vient s'ajouter au lot d'incohérences qui frappe de plein fouet la ville de Collo, plus précisément les habitants de la cité de Béni Saïd, partie incluse dans la commune de Collo, mais toutefois considérée comme zone rurale. Les travaux d'assainissement, non achevés, ont sérieusement dégradé la route principale, au point où le bus ne trouve plus de chemin carrossable pour y accéder. Dès lors, les écoliers arrivent souvent en retard aux cours ou complètement trempés par temps pluvieux. « Il arrive qu'ils soient tellement trempés qu'ils sont sommés de retourner chez eux », dira un parent d'élève. Outre cela, l'éclairage public est totalement défaillant, faisant que les habitants n'osent pas s'aventurer dehors à la tombée de la nuit. Les dernières 24 habitations réalisées sont également dépourvues d'énergie électrique, ce qui pousse leurs propriétaires à recourir aux rétrocessions, tissant une toile de fils électriques, véritable danger public. « Les services de l'APC viennent ressasser les statistique depuis 1990 sans pour autant prendre réellement en charge nos préoccupations majeures », nous dira l'un des habitants. Même le projet, en cours de réalisation, du réseau d'assainissement est décrié par les habitants, vu que leurs maisons sont situées au bas de la route, où justement ce réseau est installé, ce qui posera le problème de retour des eaux. Ces habitations sont également privées du réseau d'AEP, ce qui oblige les gens à puiser de oued Boukhedche, dont les eaux ont été déclarées non potables, après analyses. « On use du même oued où s'abreuvent les sangliers et les loups », dira encore un autre habitant. Pourtant, ces gens se sont acquittés de leurs redevances d'alimentation en eau potable en… 2005, et continuent d'attendre, à ce jour. Il convient de savoir que les représentants des habitants de cet ancien quartier se sont plaints, la semaine écoulée, auprès du chef de daïra, qui s'est déplacé sur les lieux afin de constater de visu les problèmes dont ils pâtissent ; des promesses ont été faites en ce sens, mais espérons qu'elles ne connaîtront pas le sort de celles des campagnes électorales.