Et pour cause ! Lakhal Larbi est frais émoulu récipiendaire du prix du meilleur documentaire, l'Ecran d'or (récompense télévisuelle algérienne) pour L'Epopée de la résistance au Sud-Ouest 1855-1935 et la médaille d'or de la production télévisuelle et radiophonique des pays du Golfe sur 419 documentaires et autres reportages en compétition. C'est dire du succès d'estime et re reconnaissance de ses pairs à l'endroit de son talent avéré et avenu. Et par voie de conséquence, le kid de Béchar, Lakhal Larbi, se veut acteur et actant et non pas dans la figuration. Aussi a-t-il vu grand. Il est passé du petit au grand écran. Il est le producteur du film Et le soleil se lève de Mohamed Khalidi, dont le premier tour de manivelle a été a été donné, récemment, à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, en présence de l'ensemble du casting, notamment Sid Ali Kouiret, Hamid Remas, Ahmed Benaïssa, Faouzi Saïchi... Ainsi que d'autres long métrages qu'il produira comme Ma fille, c'est ma fille de Deboube Yahia, portant sur la condition de la femme le tournage est prévu pour ce mois-ci ou encore un autre projet ambitieux en panavision. Un film à gros budget réalisé par Abderrahim El Aloui, d'une durée de 1h 30. La trame de l'histoire repose sur le théâtre algérien, avec une approche de Tartuffe des temps modernes. Et c'est aussi un hommage à Azzedine Medjoubi. D'ailleurs, le film s'intitulera Mémoire de scène avec le comédien Chellouch Abdenour et bien d'autres acteurs anciens et jeunes. C'est que Lakhal a des projets plein la tête. Déjà, il prépare la suite de son documentaire inaugural, L'Epopée de la résistance au Sud-Ouest 1855-1935. Il s'agit de deux autres productions : Naissance du mouvement national et syndical algérien 1935-1954 et La Guerre de libération 1954-1962. La fibre cinéphile a été transmise à Lakhal Larbi dans les salles de cinéma de quartier à Béchar, dans sa prime enfance, en regardant les westerns américains tels que Le Train sifflera trois fois (1952, de Fred Zinnemann avec Gary Cooper...) et puis les westerns spaghetti et surtout la musique caractéristique d'Ennio Morricone. Il fera ses premières armes à la station de radio de Béchar dans l'émission Clap ; il sera collabotateur à El Watan et s'essayera dans la production à la TV. Il sera réalisateur à station TV régionale de Béchar. Mais c'est à Alger que cela se passait. Il s'y installe en 1991 et intégre l'ENTV. Il a l'insigne honneur de travailler avec Mustapha Badie. « Cela m'a ouvert les yeux sur le domaine du ciné », reconnaît-il. Lakhal Larbi officiera aussi aux côtés de Azzedine Meddour sur le tournage de Combien je vous aime. C'est que sa formation s'est parachevée par les fonctions de monteurs TV et ciné, en tant que technicien d'exploitation et assistant réalisateur. Il s'est illustré aussi par le documentaire-fiction sur Mohamed Ould Cheikh, romancier des années 1930. A propos de ce côté rédhibitoire portant sur l'histoire de l'Algérie et, plus précisément, celle du Sud, Lakhal explique : « On a occulté l'histoire du sud-ouest algérien. Il faut que les Algériens fassent un effort pour reconnaître leur histoire. Douze films seulement ont été réalisés sur la guerre d'Algérie. Ce pays, s'il veut avancer, il faut qu'il ait une histoire, des repères, sinon il n'y aura pas d'avenir. Beaucoup de gens ne savent pas que le Sud-Ouest s'est rebellé contre le colonialisme en 1928. C'étaient des résistants... » Sa source d'inspiration demeure et reste le sud algérien. La preuve, il en est toujours amoureux. « Le sud sera la source. Si les gens restent humbles, aimants et simples, s'ils restent eux-mêmes... » C'est sûr, pour Lakhal Larbi, Sud-Ouest est un point fort, d'honneur et cardinal !