La région d'Iflissen, à 40 km au nord de Tizi Ouzou, est l'une des communes les plus déshéritées de la wilaya. Cette municipalité de 14 288 âmes est composée de 38 villages. Elle s'étend sur une superficie globale de 66,86 km2. Au vu du relief, la commune ne se prête pas à l'activité agricole. La poignée d'éleveurs de bovins et de vaches laitières qui pratiquent cette activité résiste tant bien que mal aux fluctuations des prix des divers produits comme la flambée des prix de l'aliment. Les aviculteurs ne sont pas en reste : « A chaque vente, c'est un saut dans l'inconnu. Nous ne sommes plus sûrs de rentabiliser nos projets. Beaucoup se sont endettés ou ont carrément changé d'activité », a déclaré un aviculteur. Rappelons qu'une remise en valeur des terres a été entreprise en 2005 dans le cadre du PNDRA au niveau de quelques villages, mais les résultats escomptés ne sont pas palpables. De nombreux paysans ne cachent pas leur déception. « La population ne cesse d'augmenter, comprenez que ses exigences le sont autant. Les représentants des comités de villages ont le devoir de demander l'amélioration des conditions de leurs concitoyens. De notre part, les cas qui urgent sont systématiquement pris en charge ou en phase de l'être. Malheureusement, et les citoyens le savent, tout est urgent dans notre commune, tant tout est à faire. Le manque touche tous les secteurs », a précisé le P/APC, M. Tizguine. L'arboriculture agonise. « Des retenues collinaires, des ouvertures de pistes agricoles, des arbres fruitiers ont été promis, mais la promesse n'a jamais été tenue. C'est de la chimère », fulminent des riverains contre cet état de fait. La richesse de la commune réside dans son potentiel côtier. En effet, Iflissen dispose d'une vingtaine de kilomètres, vierges d'est en ouest. Le panorama est saisissant. Toute cette richesse reste en jachère. « Sur toutes les plages que compte notre commune, seule celle de Feraoun est autorisée à la baignade. Celles d'Abbechar, Zegzou, Sidi Khaled restent marginalisées, voire lésées par la wilaya. Il suffit d'un peu de volonté et moins de bureaucratie pour permettre à ces endroits de bénéficier des moyens humains et matériels à même de les rendre encore plus attrayants », ajoute le maire avant de poursuivre : « Toutes nos démarches pour débloquer la situation sont restées vaines ; mais on ne désespère pas. » D'importants projets sont bloqués. Tel est le cas du chantier naval conçu pour la construction et la réparation de bateaux de tonnage moyen et d'une ferme aquacole que dervrait réaliser une société algéro-canadienne. Selon le directeur de la pêche et des ressources halieutiques, rencontré à Tigzirt, le projet n'est pas délocalisé mais fait, effectivement, l'objet de réserves. Pour lui, « une étude de faisabilité a été demandée par le ministère de la Pêche à cet opérateur mais, pour l'instant, rien n'a été fait ». Quant à la construction de la plage d'échouage implantée à Zegzou, un projet datant de 2005, et qui serait d'un grand apport pour la sédentarisation des pêcheurs de la région, celle-ci accuse un retard considérable.