L'état défectueux du réseau d'assainissement a encore fait parler de lui dans différents quartiers de la ville d'Oran où plus de 70 mm d'eau ont été enregistrés depuis deux semaines. L'absence d'avaloirs et l'obturation de la quasi-totalité des bouches d'évacuation ont plongé les communes de la wilaya dans de véritables masses de gadoue et de mares gigantesques. Des tonnes de détritus ont été ainsi charriées par la force des eaux pluviales, débordant sur les chaussées et même les trottoirs noyés par les pluies torrentielles. Au niveau de la cité Djamel, un bus de transport a été « englouti » dans une crevasse provoquée par la pluie battante. Des affaissements de terrains ont été également signalés au niveau de certains quartiers de la ville, à l'exemple de Ras El Aïn et La Calère. Des habitations ont été endommagées sans faire heureusement de victimes. Au niveau de Sidi Maârouf, les coupures successives du courant électrique ont occasionné des dégâts matériels Trous béants « Nous vivons dans le noir de façon presque continue. Le courant électrique disparaît et réapparaît en pleine nuit ou durant la journée. Parfois, nous restons des journées entières sans lumière », se plaint un père de famille. Le fait le plus significatif a été enregistré au lieudit « Château » dans la bourgade de Sidi El Bachir. Ce quartier disparate, perché sur un monticule, a été particulièrement touché par les pluies surabondantes qui se sont abattues sans discontinuer. Des maisons entières et des magasins ont été inondés par les eaux pluviales stagnantes retenues à l'intérieur des habitations. A Sidi Chahmi, les trous béants se sont transformés en lacs, obligeant les automobilistes à faire tout un détour pour rejoindre le centre-ville ou les autres localités environnantes. Au niveau de la cité des 350 logements à Aïn Beida, les riverains ont « payé le prix fort » durant ces derniers jours. Routes bloquées, flaques d'eau et fange ressemblant à des sables mouvants ont caractérisé la vie des habitants qui se sont résignés à se cloîtrer chez eux. Au niveau des villages Kara I et II, les habitants ont retroussé leurs manches pour pomper les eaux qui s'accumulaient devant les avaloirs obstrués. Par ailleurs, un mur de soutènement s'est effondré à Haï Bendaoud, provoquant une panique parmi les occupants de deux maisons. Hier, le soleil a refait son apparition mais l'hiver n'est pas passé pour autant.