L'Unpef dénonce «des pressions de candidats pour tenter de tricher» subies par les enseignants surveillants à Ghardaïa, Khenchela, Mascara et Relizane. Les épreuves du baccalauréat ont pris fin hier. Des représentants d'enseignants et de parents d'élèves estiment qu'il y a eu «maîtrise du plan de sécurisation de l'examen» et appellent donc à mettre le cap sur la nature des sujets, «la seule solution pédagogique» qui nous mènera vers l'abandon de la coupure d'internet comme seul moyen de sécurisation de l'examen du cycle secondaire. Les épreuves se sont déroulées globalement dans de meilleures conditions que les trois dernières années, souligne Khaled Ahmed, président de l'association des parents d'élèves, qui souligne toutefois «plusieurs défaillances, telles que la coupure de l'électricité dans plusieurs wilayas du sud du pays». Pour l'association des parents d'élèves, les instructions des ministères de l'Education et de l'Intérieur n'ont pas été suivies sur le terrain. «On a déploré des coupures d'électricité. Dans plusieurs localités, les candidats ont passé les épreuves dans des conditions très difficiles, car la coordination entre les services n'a pas été faite à temps pour permettre l'équipement adéquat afin d'éviter les coupures d'électricité.» Autre paramètre de l'amélioration des conditions d'examen, la réduction du nombre des absents et des retardataires aux épreuves, explique le représentant de l'Association nationale des parents d'élèves. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) qui a fait le même constat appelle la tutelle a passer à l'étape de l'amélioration du contenu pour endiguer, de manière définitive, le fléau de la tricherie et éviter ainsi de recourir à des moyens nuisibles et extrêmes, comme la coupure d'internet, seule alternative pour le moment. Ce syndicat plaide pour la relance du projet de la refonte du baccalauréat avec la réduction du nombre des matières et la révision de la formulation des sujets qui se base actuellement sur l'effort de la mémorisation plutôt que celui de la synthèse et de l'analyse. «Les sujets qui demandent un effort de mémorisation favorisent le recours des candidats aux méthodes de tricherie pour obtenir de meilleures notes. La tricherie ne serait d'aucun secours si les sujets sollicitaient l'esprit de synthèse des candidats», souligne Boualem Amoura, président du syndicat. En plus de l'accélération de la réorganisation de cet examen promise par le ministère, le Satef suggère la généralisation des centres d'examen fermés avec internat «où l'on peut effectivement contrôler le respect de la réglementation et garantir la transparence et une meilleure gestion de la logistique des épreuves», rappelant que ces centres existent actuellement dans certaines régions du pays. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) constate, à travers ses bureaux locaux, «des pressions de candidats pour tenter de tricher» subies par les enseignants surveillants à Ghardaïa, Khenchela, Mascara et Relizane. Le syndicat demande une enquête sur ces cas et réclame «des mesures de sécurité plus efficaces au profit des enseignants», selon Lamri Zegar, l'un des responsables de l'Unpef. A souligner que la session 2018 du baccalauréat a concerné plus de 700 000 candidats, dont 40% de candidats libres, 4391 candidats détenus dans des établissements pénitentiaires, 216 non-voyants et 169 handicapés moteur, 849 candidats sont de nationalité étrangère et environ 57 000 autres ont suivi un enseignement à distance, selon les chiffres du ministère. Les résultats seront disponibles vers le 20 juillet, selon le même département.