Le parti de Ali Benflis, Talaie El Hourriyet, avertit contre une reconduction irresponsable du système politique en place par la fraude électorale. Dans une déclaration sanctionnant la réunion de son bureau politique, cette formation estime que la reconduction du système politique «plongera inéluctablement notre pays dans l'inconnu et dont l'entière responsabilité des dérapages prévisibles incombera à ceux qui auront fait le choix étroit de la sauvegarde des intérêts claniques et personnels, au détriment des intérêts de la nation». Pour le parti de Benflis, ce choix, qu'il soit volontaire, ou suggéré par des forces extraconstitutionnelles ou bien inspiré par des puissances étrangères, reste «dangereux» pour le pays. Le BP de Talaie El Hourriyet a en effet exprimé sa «profonde inquiétude quant aux développements dangereux que connaît la scène politique nationale au fur et à mesure que se rapproche l'échéance de la prochaine élection présidentielle». Cette formation dénonce ainsi les tenants du régime politique, qui sont «autistes» et «arrogants» et qui «n'envisagent aucune autre option que celle de se succéder à eux-mêmes, et affichent les signes d'une volonté de reproduire les conditions de la préservation du statu quo et du maintien d'un système qui a asséché les potentialités de notre pays et bouché les horizons de l'épanouissement de la nation». Le BP de Talaie El Hourriyet «s'indigne que des institutions officielles sortent de leur réserve et prennent position par la voix de leurs plus hauts responsables sur la prochaine échéance présidentielle et voit dans ce comportement la mainmise absolue du pouvoir exécutif sur toutes les institutions de l'Etat et la négation du principe de la séparation des pouvoirs». La formation de Benflis, qui dénonce «l'ostracisme des médias publics aux ordres», «n'aura de cesse de revendiquer le droit d'accès à ce bien public commun, à tous les acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle de notre pays». Le BP de Talaie El Hourriyet considère que la multiplication des scandales renseigne sur «le degré avancé de déliquescence des institutions gangrenées par la corruption à tous les niveaux et l'impunité dont jouissent les véritables bénéficiaires de ce fléau dont les réseaux s'étendent à des institutions et des administrations censées veiller à l'application de la loi». Le parti de Benflis considère que l'affaire de la cocaïne «est venue confirmer l'ampleur que prend la grande criminalité et le rôle grandissant de l'argent, notamment de l'argent douteux, dans la périphérie du pouvoir politique». «Plus qu'une simple affaire pénale, par la gravité du trafic sur lequel elle porte, les secteurs impliqués, les ramifications internationales qu'elle suppose et les sommes gigantesques qu'elle engage, l'affaire de ‘‘la cocaïne'' constitue une affaire de sécurité nationale qui menace la stabilité du pays, entache son image à l'extérieur, suscite légitimement des interrogations, et sur laquelle toute la lumière doit être faite.» Pour le parti de Benflis, «au-delà de l'ampleur du préjudice incommensurable que constitue cette affaire liée au trafic de cocaïne, ses méandres douteux mettent en exergue une corruption massive et des laisser-faire dangereux pour notre pays». Le BP de Talaie El Hourriyet a salué la vigilance de l'armée et des services de sécurité qui luttent inlassablement contre la grande criminalité.