La première édition du Festival Dzaïr Manga Matsuri, qui s'est tenue les 21 et 22 juillet au palais de la culture Moudfi Zakaria de Kouba, à Alger, a été à la hauteur des attentes. Organisé par H B Manga Kissa, ce festival a permis à plusieurs passionné(e)s ou encore à des novices de découvrir l'ambiance des traditions japonaises et coréennes. En effet, ils étaient nombreux les enfants et les adolescents, accompagnés, pour certains d'entre eux, de leurs parents, à investir les lieux du Palais de la culture en ce premier jour de manifestation. Dès le seuil de l'immense parking du palais, on pouvait apercevoir au loin une marée humaine faisant la queue pour accéder au portique de sécurité. Le coude-à-coude était à l'honneur, mais dans une ambiance bon enfant. Après avoir franchi le sas de sécurité, les convives sont invités à monter à l'étage supérieur pour s'enquérir du fameux ticket de sésame sous forme de bracelet bleu et rouge. Deux options sont alors proposées aux intéressés : le billet simple K-Culture ou J-Culture à 400 DA, ou le billet plus K-Culture et J-Culture à 600 DA. Le choix est vite fait par ces centaines de jeunes excités, préférant acquérir to de go le ticket plus. «Il est impensable, nous dira un groupe d'adolescents branchés, de ne choisir qu'un seul espace. Nous sommes ravis d'être là. Nous avons tellement attendu ce rendez-vous que nous comptons bien le savourer à sa juste valeur.» En dépit de ce rush impressionnant et grossissant au fil des minutes, l'équipe organisationnelle arrive à gérer d'une main de maître les opérations. Une fois les bracelets en main, les convives rentrent de plain pied dans le patio du palais de la Culture Moufdi Zakaria, où les accueillent de jeunes cosplayers sympathiques. Ces derniers sont sapés de costumes fantaisistes, imitant leurs personnages de BD préférés. Encore une fois, une foule impressionnante s'est agglutinée à proximité de deux emplacements distincts du festival, à savoir l'espace manga, de la tradition japonaise, au niveau de l'une des salles d'expositions du palais, et l'espace de la tradition coréenne, au niveau de l'auditorium. Pour accéder à la salle d'expositions, dédiée au manga japonais, il faut, encore une fois, être habile pour se frayer un chemin tant la foule est importante. Ce lieu d'une superficie de 8000 mètres carrés est compartimenté en plusieurs espaces, dont entre autres, ceux des exposants, des maisons spécialisées. D'autres haltes récréatives sont proposées dont des ateliers, des spectacles, des animations, des concerts avec la chanteuse japonaise Ota Inéko, accompagnée par le samourai Masato Nasora, ainsi que des ateliers de combat de sumos gonflables. Certains articles se sont écoulés rapidement, à l'image de divers produits dérivés, goodies, tee-shirts, figurines et livres. Parmi les participants figurent HB Kissa Manga- le premier et célèbre café manga et librairie dans la capitale, spécialisé dans les ouvrages Shonen, Seinen ou Shojo ainsi que dans les objets divers. Le potentiel intéressé peut acquérir tout ce qu'il désire dans ce stand fort bien achalandé à des prix étudiés. Les éditions Dalimen et Kaza sont également présentes en force avec l'ensemble de leurs riches catalogues de mangas. La boutique Ouku shop, décline, aussi, toute sa panoplie d'accessoires de mangas. Un autre exposant, à savoir T. Shirt K-pop, propose, pour sa part, des tee-shirts à l'effigie de certaines personnalités de mangas au prix de 2300 DA l'unité. Idem pour MP Shirt, qui exhibe des penderies avec à la clé des tee-shirts, cédés à 1700 DA au lieu de 1900 DA en temps habituel. Son gérant, Kari Aghilès, rappelle que son entreprise existe depuis cinq ans. Il avoue qu'il s'agit là d'un créneau qui marche assez bien vu «que nous touchons la personnalisation du tee-shirt et que nous livrons à travers les 48 wilayas du pays», précise-t-il. Notre interlocuteur note que ce genre de manifestation «permet de rencontrer les collègues du métier et surtout de faire connaissance avec nos clients avec qui nous avons pour habitude de traiter via le net». Nous traversons la galerie du Palais pour regagner l'auditorium qui, lui, ne déroge pas à la frénésie de la tradition coréenne. Les jeunes se donnent à cœur joie en reprenant et en dansant sous les rythmes d'une série de clips de chansons coréennes traditionnelles, de best off K-pop, K-rap battle, k-pop ou encore de K-dromo et movie. Pour ce premier baptême du feu, le festival Dzaïr Manga Tsurima s'est soldé par une totale réussite. L'organisateur et le gérant du HB Manga Kissa, Hocine Benammar, estime que le marché du manga se porte bien en Algérie, même si tout est importé de l'étranger. «Je déplore qu'il n'y ait pas beaucoup d'éditions algériennes spécialisées dans le manga qui voit le jour. Si du point de vue qualité, cela s'améliore, il y a tout de même du travail à faire», note-t-il.