L'Association algérienne de la planification familiale (AAPF) entend insuffler une nouvelle dynamique au planning familial, à travers son nouveau plan stratégique 2016-2022. C'est du moins ce qui ressort de la rencontre organisée hier par l'association au siège du Ceneap à Alger, sous le thème : «Mise en œuvre des ODDS et planification familiale». Ce que l'AAPF compte faire en collaboration avec le ministère de la Santé dans le cadre d'une convention de partenariat. Cette nouvelle dynamique s'inscrit dans le plan de consolidation du programme national de la planification 2017/2020, tracé par le gouvernement, visant à «définir les priorités pour assurer le bien-être de la famille et préserver la santé de l'enfant et de la maman», à travers la mise en place de mécanismes d'espacement des naissances pour réduire le taux de mortalité avec l'implication de tous les secteurs pour la réussite de ce plan. Comme il est important, ont-ils insisté, de renforcer la prévention des handicaps liés à la grossesse et dus à l'accouchement, en associant les couples dans ce programme. La croissance des naissances, qui a atteint pour l'année 2017 1,6 million, nécessite une planification familiale, ont souligné les participants à cette encontre. Si certains parlent d'une explosion démographique avec un impact économique certain qu'il faille contenir, d'autres estiment qu'il s'agit d'une croissance normale. Une croissance qui serait liée, selon les intervenants, plutôt à l'augmentation du nombre de mariages ces dernières années et au mariage tardif. «Notre objectif à travers ce partenariat est d'arriver à mettre en place une prise en charge de qualité tout en améliorant la prestation en santé maternelle, en introduisant les outils nécessaires pour la mise en œuvre de cette stratégie nationale», a tenu à préciser Mme Boulfoul, directrice exécutive de l'AAPF. Formation et sensibilisation La mise en œuvre de ce programme nécessite, selon une intervenante, médecin de fonction, au préalable la mise en place des moyens matériels et humains dans les structures dédiées à la santé maternelle et infantile (PMI), dépourvues des moyens élémentaires. «Il y un grand écart entre ce que nous souhaitons réaliser à travers cette stratégie et la situation du terrain que nous côtoyons tous les jours», a-t-elle déploré. Revenant sur l'ensemble des indicateurs liés justement à la natalité dans le monde et la prise en charge de la santé maternelle et infantile, Hamchi Lotfi, sous-directeur de la santé reproductive et de la planification familiale à la direction de la population au ministère de la Santé, a rappelé qu'avec la croissance des naissances, dont l'indice conjoncturel de fécondité a atteint 3,5 enfants par femme, «la population à charge dépassera de loin la population active, le rallongement de l'espérance de vie aidant. Ce qui nécessite justement une planification familiale, d'où le programme national de planification familiale». Et d'insister sur l'importance de la formation et le renforcement des actions de communication et de plaidoyer. Pour la sociologue Fatma Ousseddik, il ne peut y avoir de stratégie de planification familiale sans la mise en place d'une vraie politique de la population, qui prendra en compte tous les écueils, en l'occurrence anthropologiques, géopolitiques et économiques. «On ne peut pas avoir une planification familiale face à une crise de développement et de gestion territoriale. Il va falloir revoir nos instruments sur lesquels nous nous appuyons pour travailler et revoir notre rapport au territoire», a-t-elle indiqué.