Deux jours après l'instauration du cessez-le-feu déclaré de façon unilatérale par Israël dans la soirée de samedi et par des factions palestiniennes dimanche, le calme règne sur l'ensemble des localités, des camps de réfugiés et des villes de la bande de Ghaza, et ce, malgré quelques tirs d'artillerie, hier matin, à partir des navires de guerre israéliens en direction de quelques terrains vagues sur la côte nord, mais qui n'ont pas fait de victime. Ghaza. De notre correspondant L'armée israélienne a poursuivi son retrait des positions occupées lors de l'invasion terrestre. Les chars israéliens ont quitté le site de l'ancienne colonie de Netzarim, qui leur permettait de couper la bande de Ghaza en deux, empêchant tout déplacement entre la ville de Ghaza et le nord d'un côté, le centre et le sud de l'autre. Abou Sami, un témoin venant de la ville de Deir El Balah (au sud) vers Ghaza-ville, dit : « J'ai mis plus de deux heures et demie pour parvenir à Ghaza alors que je faisais le trajet en moins de 30 minutes. Toutes les routes sont défoncées et impraticables. Nous avons suivi des routes secondaires à travers des terres agricoles. L'ampleur des dégâts à l'entrée de Ghaza au niveau du quartier Zeitoun est énorme. Le paysage a complètement changé. Les maisons, les usines, les structures de base et tout ce qui a trait à la vie ont été détruits. En plus des milliers de martyrs et de blessés, les pertes matérielles sont inestimables. Israël a frappé avec haine et a montré son visage monstrueux et raciste. » Ceux qui ont perdu leurs maisons, bombardées par les forces israéliennes et n'ont pas pu trouver refuge chez leurs proches, résident temporairement dans les écoles de l'UNRWA (agence onusienne pour l'aide et le travail pour les réfugiés palestiniens). Ces milliers de citoyens ont besoin de plus d'aides humanitaires, de produits alimentaires, de couvertures, de matelas, surtout en ce mois de janvier où le climat est particulièrement froid. Oum Mahmoud, son mari et leurs 6 enfants, dont la maison a été détruite, habitent en compagnie de trois autres familles dans une salle de classe de l'école de Ghaza El Jadida, dans le quartier El Nasr. « Nous habitons la région de Salatine. Lorsque les bombardements aveugles ont commencé, nous avons eu très peur et nous n'avons pas pensé à prendre quoi que ce soit avec nous. On n'avait pas le temps. Nous voulions nous éloigner très vite de cet endroit devenu brusquement un enfer. Nous sommes allés voir notre maison, mais on a retrouvé un amas de pierres. Si nous ne l'avions pas quitté, nous aurions été sous les décombres comme certains de nos voisins. Actuellement, nous n'avons rien, ni argent, ni vêtements, ni couvertures, sauf ce qui nous parvient des dons. On espère de l'aide pour reconstruire notre maison car on peut continuer à vivre ici. » Les autres facettes de la vie dans la bande de Ghaza n'ont pas beaucoup changé. Le pain est difficile à trouver car peu de boulangeries sont fonctionnelles. La distribution du courant électrique s'est améliorée puisqu'après une coupure totale d'une durée de plus de 13 jours consécutifs, certains quartiers sont éclairés 8 heures par jour. Ceci a amélioré l'approvisionnement des citoyens en eau courante. Mais dans les endroits où sont entrés les chars israéliens, ni l'eau courante ni le courant électrique n'ont été rétablis. Avec l'embargo qui continue à asphyxier les Ghazaouis, il est difficile d'entrevoir une amélioration rapide de leur quotidien.