C'est la consternation au niveau international, doublée d'un très fort sentiment d'injustice mêlée à la colère dans les Territoires palestiniens après la décision du président américain, Donald Trump, de supprimer toute aide à l'Agence des Nations unies pour les réfugiées palestiniens (UNRWA). La mesure américaine survient une semaine à peine après celle de supprimer une aide de 200 millions de dollars destinée aux populations vivant dans les camps de Ghaza, de Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie, soit environ cinq millions de personnes. Des mesures inquiétantes quant au devenir de ces populations dépendant de l'aide internationale de l'agence onusienne à laquelle les Américains contribuent pour un montant annuel de 350 millions de dollars. Par cette décision d'affamer les Palestiniens, qui vivent non seulement dans les camps de la bande de Ghaza, de Cisjordanie, mais aussi au Liban, ce sont avant tout 700 écoles qui risquent de fermer définitivement. Ajoutant par la même encore plus de risques d'appauvrissement et de précarisation des populations palestiniennes déjà fortement éprouvées. A l'instar des deux millions de Ghazaouis, confrontés à un chômage endémique qui touche près de 60% d'entre eux, concentrés sur une portion de territoire de quelques kilomètres carrés, une des plus fortes densités de population au monde, vivant dans des conditions très difficiles (pénuries d'eau, de carburants) du fait du blocus de l'armée israélienne imposé depuis des années Il n'en fallait pas plus pour susciter partout des réactions d'indignation, à commencer par les personnalités palestiniennes, à l'instar de Hanane Achraoui, responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui trouve cette dernière décision américaine cruelle et irresponsable envers les millions de personnes qui sont déjà des victimes, ont perdu leurs biens et leurs moyens de subsistance du fait de l'occupation israélienne depuis des dizaines d'années. Une occupation soutenue par les Etats-Unis. Une fois de plus, a-t-elle tenu à rappeler, ils sont la cible de l'administration américaine. Au plan politique, la plupart des observateurs s'accordent à reconnaître que ces mesures de rétorsion contre les Palestiniens compromettent davantage l'aboutissement du plan de paix américain. Bien au contraire, affirment les représentants de l'OLP, elles ne font qu'augmenter la tension dans la région et la colère des Palestiniens. Il faudra s'attendre à une escalade de la violence, notamment dans la bande de Ghaza où la population manifeste pacifiquement le long de la frontière pour le droit au retour sur les terres de ses ancêtres. Consternation au niveau international, à l'exception des pays arabes où le sort de millions de Palestiniens menacés ne semble pas émouvoir leurs dirigeants. Comment peut-il en être autrement quand des émirs de pétromonarchies, par exemple, rivalisent entre eux dans leur course à amasser des fortunes personnelles comme ils le faisaient jadis dans la course de chameaux.