Des escaliers de nombreux quartiers d'Alger sont dans un état de décrépitude, de saleté et d'abandon. Bien que faisant partie du patrimoine et de l'architecture de la première ville du pays, ces allées, témoins de l'histoire d'Alger, ne bénéficient pas du moindre intérêt de la part des autorités. Hormis quelques rares actions, telles que l'application de peinture à la cité Débussy, ou des travaux de consolidation, au passage Boubekeur Saghor, au boulevard Mohamed V, à Alger-Centre, on a rarement vu des projets visant à réhabiliter, retaper ou nettoyer des escaliers. Pourtant, leur nombre est important et des cités entières ne sont accessibles qu'en les empruntant. Au quartier Cadix, commune de La Casbah, une partie des escaliers a été «ravagée», suite à des travaux de réfection du réseau d'assainissement. A la fin du chantier, l'on a appliqué une couche de ciment de manière grotesque. Dans de nombreux autres quartiers, les escaliers sont transformés en lieu de prédilection pour les délinquants. C'est le cas, à titre d'exemple, de l'allée longeant le jardin Prague et le lycée Emir Abdelkader, dans la commune de Bab El Oued. Cet endroit, clochardisé, est à éviter. En fait, à la nuit tombée, des drogués le squattent et y règnent en maîtres des lieux jusqu'au petit matin. Du côté du front de mer, les escaliers menant vers la Pêcherie et le port sont tout bonnement infréquentables. A leur état désastreux s'ajoute l'insalubrité, qui constitue une vraie menace pour les passagers. L'odeur de l'urine est perceptible à plusieurs mètres à la ronde. Parfois l'on est obligé de se boucher le nez pour passer. Cet endroit est également infesté par des voyous qui y sèment la terreur dans l'impunité la plus totale. Mais en termes d'insalubrité, les escaliers menant de la place du square Port-Saïd vers le marché Bouzrina sont les champions. On y trouve de tout : des eaux usées infectes, des immondices, des bouteilles en verre ou en plastique, etc. Même les escaliers les plus fréquentés et desservant des quartiers populaires sont touchés par les marques du laisser-aller. Certaines marches sont cassées et laissées en l'état, pour d'autres, c'est la rampe d'appui qui est défectueuse sans qu'elle bénéficie de travaux de remise en état. Des personnes âgées et des malades risquent gros en les empruntant, notamment dans l'obscurité. A La Casbah, Bab El Oued ou dans la commune d'Alger-Centre, l'on ne peut accéder à la plupart des quartiers sans les escaliers, il n'empêche que l'on continue à ignorer leur utilité pour les habitants. L'absence des autorités publiques est flagrante et injustifiée. Cela d'autant que par endroits, l'on constate que l'entretien est impeccable alors que dans d'autres, la situation est désastreuse.