Les constructions anarchiques et manquant d'esthétique semblent toucher même les zones censées être touristiques et protégées à la fois. A Chréa, à titre d'exemple, une localité située à 1500 m d'altitude, connue notamment pour son parc naturel et ses cèdres, la situation devient de plus en plus grave puisque l'omniprésence du béton commence à dénaturer les beaux sites naturels qui y caractérisent les lieux depuis des lustres. Et dire que plusieurs nouvelles constructions à Chréa ne répondent même pas à la vocation du site, contrairement à d'autres montagnes sous d'autres cieux où l'aspect architectural des constructions de montagne est rigoureusement pris en charge lors de chaque construction. Le pire, c'est que même de grandes institutions nationales, à l'exemple de la Protection civile, ont eu recours à des constructions, non seulement sans charme mais constituant surtout une pollution visuelle de l'environnement. L'institution en question avait bâti il y a quelques années un centre de regroupement en béton au profit de ses agents, alors qu'il aurait été plus intéressant de le faire en bois. Ce dernier qui « rime » mieux avec la montagne offre aussi de la chaleur en hiver et de la fraîcheur en été ! En voyant que la situation se détériorer de plus en plus, un arrêté du wali daté du 8 décembre 2007 a été établi pour interdire tout genre de construction à Chréa, et ce suite à une volonté émanant de Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme afin de préserver le parc naturel de Chréa et l'aspect touristique du site. Dans ce sens, aucun permis de construire ne peut être délivré par les services de l'APC de Chréa jusqu'à nouvel ordre. Toutefois, cet arrêté semble ne pas être appliqué à la lettre par certains particuliers, lesquels continuent de faire leur loi en transgressant la décision en question, sous prétexte qu'ils avaient bénéficié d'un permis de construire en bonne et due forme avant la mise en application de l'arrêté du wali. Contacté, M. Beskra, qui reconnaîtra les faits, nous dira d'une manière très laconique que ceux qui continuent de bâtir le font officiellement à travers une autorisation de réfection. Pour un autre élu, les personnes concernées construisent généralement en cachette et brique par brique, sans pour autant faire de tapage. M. Yacine Khechna, président de l'association Les Amis de Chréa et qui se montre plus conscient du phénomène, nous informa qu'il y a une trentaine de carcasses qui sont en train d'êtres bâties, et ce en dépit de plusieurs mises en demeure qui ont été envoyées aux personnes qui violent la décision du wali. « A titre d'exemple, une bâtisse composée de quatre étages est en train de s'ériger non loin du Ski Club de Chréa. Si rien n'est fait pour stopper cette construction, les belles montagnes du Titteri, de Tikjda et de Berrouaghia qui sont visibles à partir du Ski Club ne peuvent pas être contemplées dorénavant par les admirateurs de la nature », insistera-t-il à titre illustratif. Enfin, l'APC de Chréa qui semble « impuissante » par rapport aux « puissants » qui sont derrière ces constructions mérite d'être boostée « d'en haut » afin que le sort de Chréa ne soit pas semblable à celui de la Mitidja…