Des témoins ont affirmé que la plupart des morts ont été tués de sang-froid, dans leur domicile, par des forces spéciales. Des troupes israéliennes occupent le secteur et empêchent quiconque de pénétrer ou de sortir, sous le prétexte d'empêcher le lancement contre leurs régions proches de roquettes artisanales. La fin juin, deux Israéliens avaient été tués, dans le village de Sderot, situé dans les territoires israéliens non loin de la région de Beit Hanoun, par des éclats d'une roquette artisanale de type Qassam. Comme toutes les régions palestiniennes qui ont vécu l'expérience directe de l'occupation israélienne, avec son lot de morts, de blessés, de prisonniers, de maisons démolies, de terres agricoles dévastées… La ville de Beit Hanoun subit le même sort. Les cris de détresse, lancés par ses habitants, ne sont nullement entendus. Une autre incursion israélienne dans la ville de Khan Younès au sud de la bande de Ghaza s'est soldée par la blessure de cinq Palestiniens et de deux soldats israéliens. Des sources sécuritaires palestiniennes ont indiqué que les bulldozers israéliens ont démoli 25 maisons palestiniennes situées non loin de la colonie juive Neve Dekalim. La flambée de violence ne s'est pas arrêtée là. Dans l'après-midi de jeudi, les résistants palestiniens ont actionné une charge explosive au passage d'une jeep israélienne, près de la colonie juive de Morag, toujours au sud. Il en a résulté la blessure de cinq militaires dont deux officiers au grade de colonel. L'un des deux colonels, dont les blessures ont été qualifiées de graves, n'est autre que le commandant en chef des troupes israéliennes qui occupent la partie sud de la bande de Ghaza. Cette opération militaire réussie a été revendiquée par les Saraya El Qods, la branche armée du Djihad islamique en riposte à l'assassinat de l'un de leurs chefs à Beit Hanoun. A la suite de cette attaque, l'armée israélienne a ouvert le feu depuis le secteur de Morag vers la ville palestinienne de Rafah où une fillette palestinienne de quatre ans a été sérieusement blessée, selon des témoins et des sources médicales. Pour préserver son gouvernement, Sharon a besoin de l'appui des députes du Parti travailliste qui lui ont accordé jusqu'ici un filet de sécurité à la Knesset (Parlement) contre plusieurs motions de censure, sur la question du retrait de Ghaza qu'ils approuvent. L'éventualité de leur entrée au gouvernement est ouvertement évoquée depuis plusieurs semaines dans l'entourage de Sharon pour stabiliser la situation politique et permettre la mise en œuvre du plan de retrait.