Le géant de l'immobilier de Dubaï Emaar est touché de plein fouet par la crise financière internationale. Son patron a annoncé, jeudi dernier, le gel de toutes les ventes ainsi que tous les projets qui ne sont pas encore en chantier. Ainsi, les projets de l'émirati Emaar en Algérie, entourés d'un flou inexpliqué, pourraient être sérieusement remis en cause dans la perspective de cette nouvelle politique basée sur la prudence adoptée par le groupe. L'objectif premier à court terme de Emaar étant de mener à bon port les projets actuellement en phase de construction. C'est-à-dire que les projets qui ne sont pas encore entamés devraient être mis en veilleuse durant l'année en cours en attendant une sortie de crise, prévue pour fin 2010. Les pertes globales de Emaar au quatrième trimestre 2008 ont entraîné une réduction de moitié de ses bénéfices annuels par rapport à 2007. Emaar a laissé entendre que l'entame du moindre projet en 2009 serait conditionnée par une étude minutieuse de l'état du marché. Le montant global des investissements de ce groupe en Algérie était de l'ordre de 5,5 milliards de dollars pour l'ensemble des quatre grands projets. Mais ce groupe semble avoir définitivement renoncé à sa destination. Le montant initial des projets était de 25 milliards de dollars, mais le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Hamid Temmar, a dû apporter un rectificatif et a réduit le montant en question à 5 milliards de dollars seulement. Depuis l'annonce de ses projets, Emaar n'a cessé d'entretenir le suspense autour des investissements qui continuent à susciter moult interrogations. La crise financière internationale vient démontrer ainsi que les projets de Emaar en Algérie ne sont pas inscrits dans l'agenda des priorités du groupe. En citant, jeudi, certains projets prioritaires de son groupe, Mohamed Ali Al Abbar, président du conseil d'administration de Emaar, n'a pas soufflé le moindre mot sur ses projets en Algérie. M. Al-Abbar s'est contenté d'annoncer la nécessité de poursuivre les investissements du groupe aux Emirats arabes unis (EAU), en Arabie Saoudite et en Egypte. Pour la première fois depuis son histoire, Emaar a publié une perte nette de l'ordre de 1,768 milliard de dirhams, soit 481,337 millions de dollars pour le dernier trimestre 2008. Selon un communiqué diffusé par Emmar, ces pertes sont dues à une réduction de ses opérations aux Etats-Unis, estimée à 2,7 milliards de dirhams (735,69 millions de dollars). Les biens invendus par l'émirati Emaar aux USA, en raison de la récession économique, s'élèvent à 250 millions de dollars au terme du dernier trimestre 2008. A cela s'ajoutent 483 millions de dollars d'écarts d'acquisition de ses investissements dans la société JL Homes aux USA. Pour l'année 2008, les bénéfices nets atteignent 3,055 milliards de dirhams (831,7 millions de dollars), contre 6,575 milliards de dirhams (1,79 milliard de dollars) en 2007, soit -50%. L'action Emaar, le premier promoteur immobilier du Moyen-Orient, a plongé de 85% en 2007 et a perdu près de 12% depuis le début de l'année. L'action a clôturé à 2,00 dirhams jeudi dernier, tandis que ses ventes annuelles ont chuté de 10% par rapport à 2007. Annoncés depuis plusieurs mois, les projets de l'émirati Emaar en Algérie portent sur la création d'une zone de promotion et de développement à Sidi Abdellah, la création d'une ville de santé à Staouéli (Alger) et le développement de la zone touristique Colonel Abbas (Tipaza). Ces investissements semblent ainsi compromis, après avoir été maintes fois ajournés pour des raisons qui restent à ce jour inexpliquées.