Les fortes chutes de pluie ayant été enregistrées depuis le mois de décembre dernier risquent de porter préjudice à la production céréalière en raison de la stagnation des eaux dans les champs. L'assainissement des plaines, annoncé en grande pompe, n'a pas encore donné les résultats escomptés. Au lieu d'être drainées hors des terres agricoles, pour servir en temps utile à l'irrigation des récoltes, les eaux de pluies deviennent ainsi une source de nuisances pour les cultures. L'absence de réflexion sérieuse sur le développement du secteur de l'agriculture trouve son explication, notamment, dans l'insuffisance des superficies irriguées. En effet, 91% de la surface agricole utile (SAU) ne bénéficient pas encore de l'irrigation. Ce qui explique, dans une large mesure, les faibles rendements agricoles au double plan, quantitatif et qualitatif. Les surfaces irriguées sont en nette régression par rapport aux années 1960 et 1970, où les agriculteurs avaient recours à l'arrosage, comme par exemple pour faire pousser la luzerne destinée à l'alimentation des vaches laitières, sans parler des cultures maraîchères qui étaient pratiquées sur de grandes surfaces. L'irrigation des terres agricoles à partir d'un seul barrage, implanté dans la wilaya d'El Tarf, et de 81 retenues collinaires, ne pourrait se développer sans la mise en place de nouvelles capacités de mobilisation des eaux superficielles et la création d'autres forages. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus les élus de l'APW, qui ont proposé, dans ce sillage, la construction de barrages moyens et deux retenues collinaires, l'une à Tréat et l'autre à El Eulma. L'extension des espaces irrigués est possible, ont-ils estimé, grâce aux eaux de l'oued Seybouse, qui fait actuellement l'objet d'une étude dans ce sens, centralisée au niveau du ministère des Ressources en eau.