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Partielles de novembre : pour quel sens ?
Publié dans El Watan le 26 - 10 - 2005

Le phénomène des commémorations et des hommages aux défunts y prenait une ampleur inhabituelle.
On pouvait s'attendre que cette humeur soit le point de départ pour que la société civile rejoigne ainsi les cérémonies officielles et leur clientèle, ce ne s'était pourtant pas produit. C'était, en tout cas, improbable : le mode opératoire, les attributs et les parements, les sites, les dates, les personnages ne coïncidaient pas. Il y avait aussi une sorte de sélectivité dans l'affluence aux cérémonies officielles qui ne se déclinait qu'à l'ultime moment : elle dépend moins des organisateurs et du programme que d'un intervenant donné ou de rares originalités. Quand on est impliqué dans des associations bénévoles, on ne peut ignorer ce phénomène ni se passer de comprendre les rapports qu'il entretient avec la «philosophie» qui les anime à l'origine et les objectifs que nous nous efforcions d'atteindre à l'occasion de réflexions collectives menées le plus souvent laborieusement.
Et quand on est sollicité, l'habitude étant prise lors des années MCB à propos de l'évolution politique, on ne peut faire l'économie d'une analyse profonde, aussi imparfaite soit-elle, de la situation socio-politique, puisqu'il fallait à cet égard satisfaire son entourage (sans lequel des choses manqueront), il fallait tenter de comprendre l'évolution politique et la faire sentir à ses interlocuteurs par des exemples toujours frais, toujours tirés de la réalité immédiate telle que vécue par les vis-à-vis. Un peu pour (à vrai dire aussi, surtout) voir en quoi
peut-on faire évoluer les termes des problématiques à lesquelles on faisait face, au sein des associations, au vu de ce qui se passe et de ce qui peut se produire en société. Cela aura permis de tenter d'impliquer des femmes, de la manière la plus adroite possible au vu des mœurs sociales et de l'expérience quasi-inexistante des éléments féminins ainsi que de leurs déterminismes propres. C'est aussi l'une des importantes raisons pour lesquelles un débat est initié, à la fois par Internet et dans la réalité, notamment au sein de l'association culturelle et sociale Amsed, sur la nécessaire réorganisation de la vie sociale dans un village. On comprendra pour le reste aisément que tout ceci ne prête quasiment aucune crédibilité aux assertions de ceux qui associent le concept vide «aârch», ou les comités de villages au patrimoine immatériel que «tajmaât» constitue. Ces commémorations, leurs significations, entretiennent des rapports d'origine entretenus, quoique de manière très discutable, par les structures qui se sont greffées sur le mouvement juvénile de 2001, avec les élections partielles prochaines qui, sans concerner la Kabylie de manière exclusive, la met tout de même au défi très sérieux de produire du sens du fait qu'elle est mise en évidence. Puisqu'elle est ainsi mise au défi, il revient à ceux et à celles qui aspirent la représenter au
niveau local (et sénatorial ?) de prouver avec panache qu'ils saisissent parfaitement bien que, pour une fois peut-être, des élections locales revêtent une importance nationale cruciale et que, cette fois-ci du moins, les intérêts des populations locales se télescopent et répondent très fortement, très favorablement, et tout à fait mutuellement aux intérêts du peuple et de la nation, Algériens tout entiers. I
l s'agit de ne pas se tromper. Pas cette fois. Ce bastion des luttes démocratiques et identitaires s'est retrouvé, on s'en doute, et ce pour d'interminables années, au confluent infernal entre l'exigence du maintien des revendications qu'elle a toujours portées, malgré des gouvernements successifs qui ne sont sensibles aux donnes de la politique intérieure que pour en réprimer les prémisses et l'indécence, mais le refus sourd mais largement partagé, de soutenir les seules luttes démocratiques tandis que le pays s'enfermait et sombrait dans un deuil incommensurable du fait de la violence barbare (d'où qu'elle vienne).
Au même confluent venaient se jeter des apparitions et des transformations qui affectaient la cohésion, faisaient douter de l'élite, rapprochaient de la perte de repères très sérieux que l'on croyait inaccessibles quand on ne prenait en ligne de compte que les parcours dont l'origine remonte à l'après-indépendance, 1980 et 1988 en particulier. Ainsi, dans le désordre comme il siérait à toute menace de chaos : la montée du terrorisme (au sens absolu), l'aggravation de la pauvreté avec ses corollaires regrettables, la peur quotidienne de la mort et du lendemain, le business électoraliste, la mort tragique ou le départ en exil de repères physiques, les lotos d'émigration aux Amériques farouchement concurrencés par l'octroi de la nationalité française, l'appât des sources financières en devises si possible, etc.
Il fallait se surveiller les un(e)s les autres, se défier de tenir plus longtemps, se méfier et se rassurer en fonction de positions d'instants, guetter l'apparition furtive de repères collectivement reconnaissables,…
Tout ceci a concouru à tisser une abominable toile faite de sentiments d'impuissance et de culpabilité qui donnent plus d'acuité à la nécessité d'efforts de réparation, de sentiments de menace multiples qui rendent plus net encore le devoir de ne permettre aucune victoire décisive à toute force suspecte (et elles l'étaient toutes devenues), de sentiments d'échec aiguisant la production d'efforts inouïs pour les surmonter, efforts vaillamment contrés par l'état d'urgence, l'insécurité absolue et la peur, sans doute atroce, des responsables certainement rendus plus incompétents que nature par l'impérieuse autorité de leurs «feuilles de route» respectives, de voir de nouvelles têtes, surtout lorsqu'elles sont groupées, émerger.
Ainsi, au fur et à mesure des difficultés connues par le pays, l'émergence a fini d'être associée à des idées nouvelles, qui peuvent être plus adéquates à la réalité, pour ne signifier plus que danger d'infiltration lequel cache bien souvent la peur de la rivalité et de l'embarras du choix de la promotion pour les parvenus, défonctionnalisant ainsi la tradition de l'association, de la collégialité, de la concertation, du partage et, allant, enrayant la perspective démocratique et citoyenne inscrite dans la continuité historique de la nation et culturelle de la
société. La persistance pour de longues années de cette abominable toile, sans résistance, aurait signifié l'évidement progressif des âmes et des corps, l'érosion de la réalité et l'évanouissement progressif de l'existence sociale. Il est extrêmement utile, il me semble, d'observer que même la religion a cessé de constituer un rempart suffisant. Même la mosquée avait cessé d'être un refuge sûr, sombrant ainsi dans l'époque des saints califes où, de toute évidence, elle n'était pas encore soustraite au champs de la guerre. Elle qui était, pour l'homme kabyle, comme pour tout être humain de passage, un refuge protecteur plus sûr que la protection due à un enfant à une femme, comme elle l'était aussi pour toute femme plus qu'un bébé ou un métier à tisser, comme l'étaient la source d'eau et le gîte pour les proies animales, était elle-même intégrée dans l'inventaire de ce qui est menacé et à sauvegarder. Ces préoccupations inédites dans la vie du «bastion de la démocratie», ce «cœur palpitant de l'Algérie» soumis à l'électrochoc chaque fois que l'on veut prouver qu'il y a de l'électricité dans l'air à défaut de courant qui passe, on ne peut pas les intégrer dans le confluent infernal : leurs retombées immédiatement bénéfiques et rassurantes faisaient de ces occupations des moments de régénérescence, de réjouissance intime, presque de loisir pour ceux qui s'y appliquaient. Il arrive que l'on s'en ennuie, mais comme l'ennui qu'on en a peut être doux et édifiant comparé au désarroi né des questions à lesquelles les réponses n'étaient pas encore inventées !
C'est face à cette abominable toile que le génie juvénile, progressivement suivi dans son mouvement par les autres franges de la population, a opposé ce stratagème, innocent mais puissant, de commémorations – hommages. Quand on pense à la somme d'énergie déployée, de mobilisation solidaire suscitée (notamment, lors des préparatifs, sur le plan financier), d'enthousiasme et de contenus significatifs donnés à ces activités (éparses pour qui, paradoxalement, ne peut les voir que de haut), il serait absurde de s'arrêter au seul intitulé commémoratif ou de recueillement qui constitue, à n'en pas douter, un contenu connexe et d'égale valeur du reste. Puis, il est inutile de le souligner quand on a vu ce que cette parade religieusement festive, démocratique et pacifique, opposée à l'abominable toile, peut produire face à un «printemps noir».
N'est-ce pas que dans le même temps où la peur des balles est perdue, qu'elles soient en caoutchouc ou en ferraille, où la «hogra» (toute tentative d'aliénation et de soumission) est mise au ban des pratiques politiques, policières et sociales, des institutions ont été protégées (dans l'esprit des émeutiers) et le contenu de la révolution, faite par le peuple et pour le peuple, réapproprié et réhabilité (y compris par l'enterrement d'émeutiers aux côtés de leurs aînés révolutionnaires morts pour l'indépendance de l'Algérie) ? Une règle stipule que tout «délégué», pendant la validité de son mandat, ne peut postuler à un mandat électoral. Elle fait partie des messages délivrés par la rue, en 2001. On aurait dû se l'expliciter davantage. Elle devrait d'abord signifier la fin des doubles et triples mandats exécutifs et le début de l'ouverture à l'émergence de nouvelles capacités à même de transformer le système pour le rendre plus en phase avec la continuité historique et avec les exigences de l'heure à la fois. Elle devrait signifier aussi la fin de la propulsion par les vagues populaires d'individus égoïstes à des positions de confort exclusivement personnelles, cela s'adresse à toutes sortes d'indus militants à la quête qui d'un exil politique, qui d'une opportunité quelconque, dont le cursus militant devient monnaie d'échange. Elle devrait signifier, plus que tout, un degré de maturité en deçà duquel il sera impossible sinon antipatriotique de maintenir le rythme de la vie politique.
l reste que lorsqu'on a été attentif au vivier initial d'un tel état d'esprit populaire et lucidement dévisagé à la fois l'abominable toile et l'attitude générale qui lui a été opposée, lorsqu'on se croit militant, on se devait d'ébaucher des perspectives d'espérance, d'éveil et de permanence, d'initier des expériences – jugées parvenues à maturité de réflexion – même si, d'avance, vouées à l'échec de par la férocité des forces contraires ou contraignantes. Il en était de même face aux manipulations, aux infiltrations, aux dévoiements et aux errements qui ont pu émailler le mouvement citoyen, sensé prendre naissance du chaos du «printemps noir». Les expériences ayant échoué faute d'être puissantes face à l'adversité sont-elles perdues ? Cela se saura mieux dans l'avenir, au vu de l'imagination que déploiera la société pour atteindre ses aspirations. Pour notre part, nous pensons toujours ceci : proposez toujours des idées et des actions, proposez à voir, à comprendre, initiez, nourrissez en expériences ; il en restera toujours quelque chose ! Et qui vivra y viendra ou en fera les frais. Dans un mois, une campagne électorale sera dédiée au bastion de la démocratie, il est quasiment certain qu'elle sera comme un moment de bilan des quatre années écoulées. Ceux qui l'animeront sauront-ils se hisser à la hauteur des sens porteurs et profonds délivrés par les événements passés sur l'étendue du territoire national ? Sauront-ils honorer ce qu'il y a de meilleur en chacun de nous et regarder sans fausse pudeur, mais sans méchanceté ni outrance, «ce qui ne va pas» ? Si c'est le cas, la locomotive sera bien huilée et repartira bel et bien et de plus belle dans 18 mois.


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