Abdelaziz Bouteflika en a deux, Louisa Hanoune et Djahid Younsi aucun. Alors que la campagne électorale a officiellement commencé hier, les candidats n'ont pas tous jugé utile de faire leur promotion via un site Internet. Surf express. Les candidats à l'élection présidentielle du 9 avril tentent de s'adapter à Internet et pour certains d'entre eux, l'exercice paraît difficile... Il y a d'abord, cette confusion sur le site de Abdelaziz Bouteflika. Deux noms de domaine sont utilisés, le point fr (France) et le point com (universel). Il n'y a curieusement pas de domaine point dz (Algérie). Dans la page d'accueil de www.bouteflika2009.fr, il est souligné que le site est « indépendant », réalisé par les concepteurs et réalisateurs du site officiel de la campagne 2004 (www.bouteflika2004. dz) « qui ne sont militants d'aucun parti ». « Ce travail n'est pas le fruit de la cellule de communication d'Alger ni celui du RND », est-il ajouté. On passe la page d'accueil, on se retrouve face à une autre adresse : www.bouteflika-2009.com. Cette situation a duré presque un mois avant le lancement « officiel » du site, mardi 17 mars, avec un contenu assez riche baignant dans le bleu choisi pour la campagne. « L'interactivité constitue la pierre angulaire du site, lequel se veut résolument dynamique. Ainsi une web tv vous permettra de suivre en direct ou en différé l'actualité du candidat Abdelaziz Bouteflika tout au long de la campagne. Pour que l'Algérie forte et sereine ne demeure pas un voeu pieux, informez vous, débattez, votez », est-il noté dans l'éditorial du site. Là, on retrouve l'agenda de la campagne, le programme électoral, la déclaration de candidature et une biographie. Biographie où l'on écrit que Bouteflika est né le 2 mars 1937 sans préciser le lieu de naissance. Sous la rubrique « dix ans d'action », il est permis à l'internaute de consulter certains dossiers liés à la gestion de Bouteflika durant ses deux mandats. Louisa Hanoune n'a pas encore de site. Le Parti des travailleurs, formation qu'elle dirige depuis dix-huit ans, présente un site peu alimenté. Dans la page d'accueil de www.ptalgerie. com, la candidature de Louisa Hanoune est annoncée, sans plus. Ni déclaration de candidature, ni biographie, ni programme, ni agenda, rien... Il n'y a même pas trace de l'ex-candidature de Louisa Hanoune à la présidentielle de 2004. Moussa Touati a, lui, squatté le site de son parti, le Front national algérien (FNA) 100 % en arabe pour étaler un programme électoral en quatorze points. On apprend que le candidat Touati va animer 37 meetings et visiter 400 communes. Aucune imagination dans le choix des couleurs : vert, blanc et rouge. Le site de Mohamed Saïd (www.mohamedsaid- dz.com) paraît le mieux soigné sur le plan design avec une dominance de l'orange, couleur de la campagne. La photo du candidat, visage au soleil, est mise sur un fond composé du drapeau algérien. On y trouve une revue de presse actualisée, les interventions audio-visuelles du candidat, la biographie, le programme électoral et une galerie photos. Les rubriques « Ils nous ont rejoints » et « Les coulisses de la campagne » n'ont pas encore été fournies en informations. Le candidat lance un appel mis en avant dans le site : « J'invite les Algériennes et les Algériens, capables de le faire, à aider mes comités de soutien de wilaya en mettant à leur disposition des locaux pour l'ouverture de permanences électorales, du matériel ou des moyens de transport (...) Je n'invite pas les citoyennes et les citoyens à faire des dons en espèce, l'argent mal utilisé ayant souillé la politique et dénaturé les objectifs ». Le candidat Djahid Younsi, le chef d'El Islah, n'a pas encore de site propre. Ses conseillers disent qu'il est en construction. La permanence électorale, installée à Belcourt, est à peine ouverte. Aussi, paraît-il évident que la communication moderne n'est pas entrée dans les moeurs des hommes politiques algériens qui, faut-il le souligner, appartiennent tous à une génération qui n'a pas connu Internet et la blogosphère. En dehors des rendez-vous électoraux, aucun chef de parti, personnalité politique, ministre ou parlementaire ne possède de blog personnel assez visible où il exprime ses opinions et ses idées. L'écrit sur papier domine toujours dans les rapports avec les médias. Cela dit, des partis comme le FLN, le MSP, le FFS, le RCD et RND ont fait quelques efforts pour s'adapter aux nouvelles technologies de l'information. Pas plus.