Des mines héritées de l'ère coloniale (dans les années 50), disséminées le long des frontières et connues sous la sinistre appellation de lignes Challe et Morice. Pour ne citer que les faits de l'année dernière, les découvertes de mines étaient devenues fréquentes, voire quasi quotidiennes dans les zones de parcours et de transhumance de certaines communes affectées, notamment les régions de Naâma, Ain Sefra, Moghrar, Tiout, Djeniene Bourezg, Kasdir et Mekmen Ben Amar. Les mises en défens sur plusieurs milliers d'hectares ont obligé les éleveurs à chercher d'autres lieux de pacage, souvent à risque. Il y a quelques mois, un tragique et regrettable accident mortel est survenu au jeune M.Mejdoub, 15 ans. Celui-ci a été affreusement décapité par la déflagration d'une mine, au moment où son malheureux frère, Mohamed, 13 ans, a eu de graves blessures. Ce dramatique évènement a suscité un véritable émoi et une certaine inquiétude au sein de cette zone pastorale, au lieudit Haraza, situé aux environs de Aîn Sefra. D'autre part, dans la périphérie de la ville de Naâma, plusieurs mines antipersonnelles ont été découvertes lors des récents travaux de terrassement d'un terrain destiné à la construction de 80 logements. Ceci dénote les importants dégâts causés aux populations et à l'environnement des zones frontalières. 114 victimes de ces «engins de la mort» ont été enregistrées à ce jour, dont des adolescents pour la majeure partie. Certains d'entre eux, handicapés à vie, ont été pris en charge pour des soins par le centre régional d'appareillage, régi sous la tutelle du ministère des Anciens Moudjahidine (ONAPH). Notons que la convention d'Ottawa, relative à la destruction des mines a été signée en décembre 1997 par plus de 120 pays, dont fait partie l'Algérie. Celle-ci a procédé depuis novembre 2004 à plusieurs opérations de destruction de son stock évalué à 165 080 mines antipersonnelles, tous types confondus. La cérémonie de la première destruction s'est déroulée à Hassi Bahbah (wilaya de Djelfa), en présence des hautes autorités civiles et militaires, de parlementaires, d'invités représentant le corps diplomatique et des ONG, dont Handicap International.