Depuis 2005 à ce jour, près de 200 000 mines ont été détruites dans les communes de Moghrar et Djeniène Bourezg. Une délégation composée d'une douzaine de personnalités civiles et militaires a tenu une séance de travail mardi dernier sur les mines antipersonnel héritées du colonialisme. Aux environs de la ville de Moghrar, au lieudit Hadjdj, une démonstration de déminage et de destruction de mines a été effectuée devant l'assistance par les services spécialisés du génie militaire. A l'issue de cette rencontre, la dernière tranche de 532 hectares, où toute présence de mines a été éradiquée, a été remise officiellement par l'Armée aux autorités de la commune de Moghrar, en présence du chef de l'exécutif. Les habitants, en majorité des éleveurs d'ovins, peuvent à présent vivre tranquillement et s'adonner au pacage et à la transhumance le long de ces régions expurgées de ce fléau mortel.Au lendemain de l'indépendance, plusieurs opérations de déminage ont déjà été effectuées des années durant. Notons que depuis seulement 2005 à ce jour, 197 449 mines de toutes sortes et actives à vie ont été détruites dans les communes de Moghrar et Djeniène Bourezg, délimitées par les lignes connues sous la triste appellation Morice et Challe. Les découvertes de mines dans les zones de parcours et de transhumance, intensément «semées» pendant la guerre de libération par l'armée coloniale dans l'espoir d'étouffer la Révolution, sont devenues assez fréquentes dans certaines zones et ce, compte tenu des saisons particulièrement pluvieuses favorisant leur apparition. A cela s'ajoutent les mises en défens de plusieurs milliers d'hectares, obligeant les pastoraux à chercher d'autres lieux de pacage, souvent à leur risque et péril. C'est le cas du tragique accident survenu par la déflagration d'une mine antipersonnel au lieudit Haraza, une zone de nomadisme située aux environs d'Aïn Sefra, ayant causé la mort du jeune M. Mejdoub,15 ans (décapité) et entraîné de graves blessures à son frère M. Mohamed, 13 ans. En d'autres lieux, le jeune M. Boudaoud, âgé de 17 ans, berger de son état, a été violemment blessé par l'explosion d'une mine. La victime a été atteinte par des fragments au niveau de la poitrine, aux pieds et aux yeux, dont l'un a été malheureusement perdu. Ces malencontreux accidents successifs avaient suscité un véritable émoi et une certaine inquiétude au sein de la gent pastorale. Selon les statistiques, l'on dénombre 170 victimes touchées dans leur intégrité physique à différents degrés. La plupart des victimes, handicapées malheureusement à vie, ont été atteintes dès l'enfance et que, seul leur entourage parental a pu leur rendre l'existence quelque peu tolérable. Malheureusement des personnes innocentes payent encore le tribut d'une guerre censée être terminée en 1962.