L'Apc l'a enlevée pour en placer une autre : «Ici projet présidentiel des 100 locaux commerciaux». Les services communaux sont même passés à l'action : deux magasins, un taxiphone et un bureau de tabac, qui se trouvent sur l'assiette choisie, ont été démolis. Les travaux de réalisation des locaux en question sous forme, indique un délégué des habitants, d'un immeuble d'une consistance de R+4, ont été engagés depuis la fin de la semaine dernière. La «transformation» de cet espace vert en centre commercial n'a pas été du goût des habitants qui ont tenu à le dire au P/Apc à l'occasion des deux réunions qu'ils ont tenues avec lui. Le terrain est considéré comme un espace vert, une partie commune qui leur revient de droit. Les résidants de la cité sont formels : «Le choix du terrain a été mal fait. Nous ne contestons pas le projet en lui-même, mais l'emplacement qui a été désigné pour sa concrétisation.» Les riverains s'interrogent sur le fait que les services de l'Apc ont décidé de réaliser la totalité du programme (100 locaux) dans le même emplacement. «Il aurait été judicieux de diviser ces locaux en plusieurs lots pour faire bénéficier plusieurs quartiers à la fois», affirment-ils. Dans un courrier adressé, le 9 janvier, au wali d'Alger, les concernés demandent la «délocalisation du projet». Pourquoi ? «Notre demande, écrivent-ils, est motivée par le souci de voir notre cité sombrer dans la saleté et le manque d'hygiène de même pour la tranquillité. Nous voudrions aussi attirer votre attention sur le volet se rapportant au stationnement et à l'embouteillage dont souffrent déjà les usagers et les locataires de cette cité.» «Il est à signaler que le choix du terrain, effectué pour contenir ce programme, occasionne un préjudice pour les locataires de l'immeuble B18 (aération et soleil), d'un côté, et le terrain se trouve en face de l'hôtel militaire abritant de ressortissants étrangers, de l'autre», poursuivent-ils. Selon le même délégué, les habitants iront plus loin. Un dépôt de plainte contre la wilaya, comme autorité hiérarchique, devrait avoir lieu incessamment. Deux associations du quartier, Mimosas et Amal 2000, se sont proposées de représenter les habitants dans cette affaire, affirme-t-il. Le représentant des résidants se justifie : «Nous avons pris connaissance du projet en question quand les gérants de deux magasins, implantés dans le périmètre, ont été approchés par les services de l'Apc en les assurant par l'octroi de deux locaux chacun dans la nouvelle structure. Les boutiquiers viennent d'être transférées dans d'autres locaux implantés près du siège de l'Apc à Saïd Hamdine», explique le même délégué. Pourtant, l'avis d'appel d'offres a été lancé en octobre 2006, et le choix du terrain et de l'entreprise réalisatrice ont été faits avant la fin de l'année 2006. Les services de l'Apc ont-ils initié l'enquête de commodo incommodo ? Nos tentatives de contacter le p/Apc de Bir Mourad Raïs n'ont pas abouti. Pour rappel, le P/APC a déclaré le 9 mars 2006, lors d'une réunion du comité de la ville au siège de l'Apc, que «la concrétisation des projets à Bir Mourad Raïs est très difficile du fait que le foncier communal est complètement consommé». Le programme des 100 locaux de cette commune pourrait donc connaître le même sort que celui réservé au même projet à Birkhadem, contesté lui aussi par les citoyens.