Confrontés, depuis plus d'une année, diront-ils, à l'obstruction des voies d'évacuation des rejets domestiques qui poussera la plupart d'entre eux à creuser des fosses devant leurs demeures, en guise de puisard, pour déverser les eaux usées, ils ne peuvent admettre qu'à travers ce cloaque nauséabond, des canalisations pour le raccordement des foyers en liquide salubre, soient posées. D'autant que les conduites d'égouts éclatées répandent, dans les ruelles, laissant couler le produit infect de leurs entrailles, mettant enfants et adultes dans une dangereuse proximité et créant un bourbier où s'est enlisée l'attente des riverains de voir ce calvaire prendre fin. La faute initiale, poursuivront-ils, réside dans le choix du matériau qui a été utilisé pour l'assemblage du réseau et dont il était évident qu'il ne pouvait endurer une aussi forte pression du débit des résidus expulsés par cette importante agglomération qui regroupe plus de 10 000 âmes. Puisque non seulement les paramètres de résistance appropriés n'ont pas été respectés, le maître de l'ouvrage s'est accommodé du diamètre insignifiant de 20 cm pour la buse qui a été installée ; mais également, par endroit, défiant toutes les lois de la gravité et davantage le bon sens, l'écoulement affronte des pentes assez marquées qui, lorsque les parties basses se sont remplies, refoulent les sentines aux relents nauséeux vers les logis. Les dix sept familles qui ne disposent pour tout circuit d'aisance que les excavations qu'ils ont eux même creusées, continueront longtemps encore de se plier à la sempiternelle corvée d'eau, pour les tâches ménagères et pour étancher les besoins de consommation, avant que le robinet ne se mette à dispenser ses bienfait. Pour des population résidants au chef-lieu de wilaya, ce n'est rien de moins que le comble de l'inconfort.