Les trottoirs de certaines artères de la capitale font l'objet, ces derniers temps, de travaux de revêtement. Une énième fois que l'on s'échine à donner un new look à ces parties latérales de la chaussée pleines de boursouflures, nids-d'autruche, crevasses et autres excavations, résultat de certaines entreprises de voirie sous-traitantes dont la besogne expéditive est patente, ajoutant à enlaidir davantage le tissu urbain. Car le piéton ne peut faire, il est vrai, une dizaine de mètres sans slalomer pour éviter de se fouler la jambe ou d'être «happé» par un vide. C'est une évidence niaise : depuis l'indépendance, on fait pour refaire avant de défaire ce qu'on a fait. Car tout simplement, l'opération revêtement de la chaussée mal bitumée et des trottoirs, dont la hauteur dépasse par endroits 40 cm, n'a jamais été réfléchie. On creuse, on bitume, on défonce, on carrelle, on dalle, on cimente, on pave et repave, on colmate... des tronçons de trottoirs avec tout l'art de la médiocrité, avant de s'apercevoir quelques années plus tard qu'il faut tout refaire. Comme il n'est pas moins vrai que l'usager de ces bandes latérales «macadamisées» sont truffées de cloaques et autres éventaires de l'informel étalés à même le sol et qui vous bloquent le passage. «Actuellement, on ne peut pas bien circuler sur Alger du fait que les anciens carrelages des trottoirs sont en train d'être arrachés pour l'installation de nouveaux, mais le hic c'est que le carrelage choisi est de mauvaise qualité et s'effrite», fait observer un internaute. Un autre lance que «la réfection des trottoirs est une spécialité DZ». Et un troisième de les relayer sur un ton non moins ironique : «Pas besoin de trottoirs du moment que les gens marchent sur la voie et que les voitures garent sur le trottoir, mieux vaut goudronner le tout.» Par ailleurs, l'on s'interroge, a priori, si étude il y a, lorsqu'il s'agit de normes requises et admises quant à la structure du matériau idoine avec lequel on entreprend la réfection de trottoirs !… Et si l'on prend la peine d'évaluer les problèmes en cause pour les piétons qui découlent de la forme graphique de tel ou tel matériau (autobloquant, granulat, etc.) pour conférer une durabilité à la fonction d'un trottoir ? N'est-ce pas que cela permettra d'économiser des coûts astronomiques et éviter à l'usager de l'emprunter sans être surpris, a fortiori lorsqu'il pleut à Alger ? ! Cela ne nous invite pas moins à dire aussi que l'harmonie conjuguée à la qualité d'un matériau et son esthétique dans un espace urbain ne semble pas être le propre de nos responsables ni de nos maîtres d'œuvre, qui rendent le décor de la cité aussi repoussant qu'inélégant.