En fin de journée du vendredi, c'est un total de 5,1 q de kif traité qui a été rejeté par la mer, pareillement, sur la moitié Est des 80 km de littoral témouchentois. 4,8 q l'avaient été sur la plage de Sassel, à quelques encablures à l'ouest de Sbiat, une autre plage où un ballot de 30 kg avait été récupéré le même jour. Par ailleurs, jeudi, en fin de journée, un colis de 30 kg avait été découvert près de Terga, une plage située à 20 km à vol d'oiseau, à l'ouest de Sbiat. Ces saisies sont à l'actif des patrouilles des unités du groupement de wilaya de la gendarmerie renforcées par celles du groupement d'intervention et de la garde communale, toutes mises en état d'alerte sur la côte depuis une semaine, cela suite à la découverte de trois colis d'un total de 74 kg échoués le 12 avril à Terga et Madagh 1, cette dernière se situe à 20 km à l'est de Sbiat. Les enquêteurs ont aujourd'hui acquis la certitude que toutes les quantités rejetées par la mer proviennent de la cargaison que transportait la vedette ayant échoué à Sbiat. En effet, cet ultra rapide rigide surnommé Go Fast (« aller vite » en anglais) qui était chargé de 26 quintaux, peut en transporter jusqu'à 60. D'autre part, les plaquettes de résine de cannabis des ballots flottants portent les mêmes inscriptions que celles du chargement du Go Fast. Enfin, les colis dérivent sans interruption les uns à la suite des autres vers les mêmes endroits. Ils viendraient de la même zone, à l'ouest, entre les eaux territoriales marocaines et espagnoles, guidés par les mêmes courants favorisés par le « gharbi », ce vent d'ouest qui perdure depuis une semaine. Par ailleurs, le fait que les corps des narcotrafiquants qui étaient à bord du Go Fast n'ont pas été retrouvés, à l'instar des cadavres des trois harraga subsahariens qui avaient échoué le même jour près de Sassel, laisse penser qu'ils n'avaient pas péri. De même, le fait que leurs gilets de sauvetage ont été trouvés mais pas les armes dont ils disposent généralement, donne à croire qu'ils ont été récupérés par leurs acolytes en mer. Quant à l'abandon de leur chargement, il serait la conséquence d'un contretemps ayant rendu impossible son transbordement sur un bateau qui devait, comme en pareil cas, assurer la phase finale du convoyage en mer vers les côtes européennes. A cet égard, signalons que si 30% de la production mondiale de kif est marocaine, 80% de celle-ci est consommée en Europe, l'ONU évaluant à 10 milliards d'euros le marché du cannabis marocain.