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Une vie dédiée au continent africain
Publié dans El Watan le 13 - 06 - 2007

Distingué dans les plus grands festivals, il ne cherchait pourtant qu'à projeter ses films jusqu'au «plus profond village de l'Afrique». Né en janvier 1923 dans une famille de pêcheurs à Ziguinchor, en Casamance (sud), Ousmane Sembène était un autodidacte de talent. «Monté» à Dakar dans les années 1930, il exerce d'abord plusieurs petits métiers et traverse maintes épreuves, en Afrique et en Europe, avant de pouvoir enfin s'installer dans un fauteuil de réalisateur. Il est notamment mécanicien, charpentier, maçon, «enrôlé contre (son) gré» comme tirailleur lors de la Seconde Guerre mondiale, ouvrier, docker. L'un de ses premiers romans, Le docker noir, s'inspire d'ailleurs de cette expérience, suivi par d'autres : O pays, mon beau peuple, Les bouts de bois de Dieu, Le mandat…
Dès les premières années de l'indépendance de son pays, Ousmane Sembène investit le secteur cinématographique après une formation à l'institut de cinéma de Moscou. Avec le court-métrage Borom sarrett, en 1963, le réalisateur consacrera un rôle prépondérant à la femme, qualifiée de «la plus belle création de Dieu».
De La Noire de… (1966), Le mandat (1968), à Ceddo (1976), sa filmographie montre un «cinéma progressiste profondément populaire», affirment les critiques du 7e art. Son premier long métrage, La noire de …, est considéré comme le premier long métrage négro-africain.
Avec son dernier film, Moolaadé (2004), Ousmane Sembène aborde de front le thème très sensible de l'excision, en mettant en vedette une héroïne qui défie la tradition et protège les jeunes villageoises. Moolaadé, souligne la critique, choque par la brutalité des rites de purification sur lesquels il se penche». Mais l'objectif pour le cinéaste était, à travers cette œuvre, de dévoiler des drames quotidiens, en montrant comment les hommes traitent les femmes et comment les femmes réagissent entre elles. Pour lui, c'est «le plus africain» de ses films, tant pour le thème qu'il aborde que pour avoir été tourné dans un petit village situé à 650 km de Ouagadougou (Burkina Faso). Le film, salué par la critique au Festival de Cannes 2004, lors de sa projection en première mondiale dans la sélection parallèle Un certain regard, est le volet central d'une trilogie. Le premier, Faat Kiné (2000), est l'histoire d'une femme qui dirige une station-service. Son objectif était de mettre en avant la volonté des femmes de jouir d'une indépendance économique. Le dernier volet, quant à lui, La Confrérie de rats, axé sur le thème de la corruption est resté au stade de projet.
Pour Sembène, le cinéma, autrement dit l'image visuelle, est devenu un des seuls moyens d'éviter la noyade culturelle collective et, selon lui, il y a urgence à développer cet art en Afrique parce que «tout peuple qui perd son image, perd aussi son identité, son passé, son présent et son avenir». En d'autres termes, le cinéma est un miroir grossissant des tares, des dysfonctionnements et les travers de la société. Ce qui fait du cinéaste un éveilleur de conscience. La conviction de Sembène était toute faite : «je continue à dire que le cinéaste africain est un grand homme politique qui a une conscience nationale développée, puisque les problèmes qu'il soulève concernent la masse. Les problèmes qu'il soulève ne sont pas des problèmes individuels, ce sont les problèmes de la société», avait-il affirmé en 1991 dans un entretien à un journal sénégalais. Ousmane Sembène a eu une carrière jalonnée de prix cinématographiques, mais il ne s'est jamais assoupi dans une autosatisfaction molle et confortable. Ce qu'on retient aujourd'hui, au-delà de son courage et de ses hommages à la femme, c'est cette image d'un infatigable militant du cinéma qui allait lui-même de village en village, parcourant l'Afrique pour montrer ses films et transmettre ses messages. Le genre d'artiste que tout pays — d'Afrique et d'ailleurs — serait honoré d'avoir…


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