Ce taux réalisé sans recours au rachat est le meilleur depuis l'indépendance du pays, indique-t-on. Pour les responsables, cela confirme que l'école algérienne s'est, désormais, installée de façon durable et structurelle dans une dynamique de réussite. «Cette performance du rendement interne de l'institution éducative et de l'amélioration de la qualité de l'enseignement dispensé tire son essence des mesures concrètes prises dans le cadre de la réforme du système éducatif», s'est vanté, hier, Boubekeur Khaldi lors d'une conférence de presse animée hier au siège du ministère de l'Education nationale. L'orateur est revenu sur les cas de tricherie enregistrés lors des épreuves justement du baccalauréat et celles du BEM. 134 cas de copiage ont été détectés à travers le territoire national lors des examens du baccalauréat. C'est au cours de la séance de correction que les enseignants ont découvert des copies de candidats dont les réponses aux questions étaient identiques. Face à cette situation qualifiée de très grave et d'impardonnable, le ministère a installé une commission de discipline chargée d'étudier soigneusement les cas en question pour déterminer si véritablement il y a eu une tricherie préméditée. La commission a rendu son verdict en sanctionnant les candidats incriminés : ils sont privés d'examen pendant cinq longues années. Idem pour les 23 candidats qui se sont présentés au BEM et qui ont copié de manière collective. Ces derniers, après délibérations de la commission, ont connu le même sort que les postulants au baccalauréat. Comme cela porte atteinte à la crédibilité des examens, le ministère compte dorénavant saisir la justice lorsque la tricherie se confirme. «Nous allons être très sévères avec les tricheurs. Ceux qui recourent à la ruse et au copiage seront traduits non pas devant la commission de discipline, mais plutôt devant la justice si nous arrivons à avoir la preuve. Il y a lieu de préciser que ce n'est pas la première fois que l'on recense des cas de tricherie, mais nous admettons que les copieurs recourent actuellement à des technologies plus avancées en matière de copiage…», a révélé M. Khaldi en indiquant que la majorité des cas sont des candidats libres. M. Khaldi a indiqué que le nombre global des candidats scolarisés admis est de 207 341 alors que celui des candidats libres est de 63 199. Concernant les résultats des scolarisés admis, le taux de réussite pour l'enseignement secondaire général est de 51,21% et que celui de l'enseignement technique a atteint 76,63%. Chez les filles scolarisées, le taux de réussite est de 62,86%, tandis que chez les garçons, il est de 37,14%. S'agissant des classes spéciales, le taux de réussite est de 27,03%, soit 7092 admis sur un total de 26 237 inscrits, alors que celui des écoles privées est de 32,50%, soit 455 admis. Pour ce qui est des candidats libres, M. Khaldi a indiqué que le taux de réussite est de 27,47% et que celui des personnes aux besoins spécifiques est de 48,83% (104 admis) sur un total de 213 inscrits. Quant aux établissements de rééducation, le taux de réussite a atteint 52,01% (453 admis) sur un total de 871 inscrits. 67 594 élèves ont obtenu le bac avec mention. La meilleure moyenne nationale a été obtenue par un élève scolarisé au lycée Saint Augustin de Annaba avec 17,84 de moyenne générale. S'agissant du classement par wilaya, Relizane vient en première position (68,78 %), suivie de la wilaya de Djelfa (63,13%), puis Laghouat (62,52%) et enfin la wilaya de Mascara (62,02%). Le taux le plus faible a été enregistré à Illizi (21,36 %), suivie de Tindouf (31,44 %), puis El Oued (36,76 %). Dans ce sillage, M. Khaldi a avancé l'éventualité de revoir les horaires des élèves des régions du Sud afin probablement de remédier à la situation chaotique qui sévit dans ces régions en matière de taux de réussite. «Nous allons reproduire dans les établissements du Sud, notamment à Illizi et à Tindouf, la même démarche que celle adoptée dans les écoles de Djelfa qui était l'année précédente classée au bas de l'échelle et cette année parmi les premières. Nous allons revoir le système de travail en installant des commissions de contrôle et de suivi des programmes», a soutenu M. Khaldi qui rassurera, en outre, les candidats recalés quant à la possibilité de refaire encore une fois leur bac. Des classes spéciales seront ouvertes à cet effet. Toutefois, il y aura inévitablement un seul bac avec deux sujets différents, l'un destiné aux élèves de l'ancien système (les doublants) et l'autre aux candidats du nouveau système issu de la réforme du système éducatif.