Avant-hier à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, le président du parti du Front national algérien ne pouvait offrir meilleur cadeau aux journalistes, à la veille de leur fête, que de les qualifier de « zéros ». Tlemcen. De notre bureau Venu pour tenter de restructurer son parti dans cette wilaya de l'ouest où le FNA vit « dans une anarchie indescriptible » de son avis même, M. Touati, devant les tirs croisés de ses militants et adhérents en colère, n'a pas trouvé mieux que d'endosser les malheurs de sa formation politique à la presse, qu'il a qualifiée de « zéro ». Un chiffre qu'il semble apprécier, puisqu'à l'issue de sa défaite attendue de la présidentielle, il avait affublé avec le même vocable ses députés. Les représentants des organes nationaux invités à cette réunion publique ont préféré ne pas répondre à l'insulte (certains ont exigé de quitter la salle) en continuant à suivre le déballage du linge sale du parti. Les débats empreints d'animosité et d'amertume ont failli déraper, tant les accusations des uns et des autres étaient incisives. A une remarque d'un jeune militant, étudiant de son état et désabusé par la marginalisation de son parti, reprochant à M. Touati sa déclaration sur les 270 millions de centimes dépensés pendant la campagne, le désormais ex-candidat à la présidentielle a rétorqué : « Les journalistes sont des zéros. J'ai dit que j'avais dépensé cette somme pour la caravane qui avait sillonné 41 wilayas du pays, pas les frais des affiches et autres. » Une justification qui était loin de convaincre l'assistance qui, après 3 heures et demie de palabres, s'en est sortie avec une commission ayant pour mission de restructurer le parti à la base. « Une maigre satisfaction », selon la majorité de l'auditoire. Notons que le député rebelle Mohamed Benhamou, l'élu de Tlemcen, avait boycotté cette rencontre.