« A l'heure de la marchandisation de la culture, le Festival international du cinéma pour l'intégration de Valencia (Espagne) ouvre les écrans aux œuvres de cinéma qui allient exploration du monde et recherches formelles, interrogation sur l'individu et expressions minoritaires, en particulier celles des pays et des langues dominées », confie le journaliste algérien Ali Aït Mouhoub, directeur général et fondateur du festival. Dans chaque édition, le festival rend compte de l'actualité du cinéma de l'immigration, des effets de la mondialisation sur la création et la diffusion des artistes exilés, et s'emploie à nourrir le débat critique sur le thème de l'immigration et de l'intégration. Le FICI s'appuie sur la mise en débat public de produits artistiques pour commenter des aspects actuels de l'activité humaine. Si l'édition de 2008 fut consacrée à la femme immigrée, celle de 2009 mettra sous les feux de la rampe la communauté des gitans. Ludique ou critique, l'action du Festival de Valencia s'attache à révéler le singulier, le détail, la rencontre, en associant des personnes issues de tous les horizons afin de provoquer des glissements de champs (de l'art vers le social) et d'espaces (du pays d'origine au pays d'accueil). « Cette manifestation ambitionne d'initier un débat collectif sur l'image de la personne immigrée au cinéma, à travers un choix d'œuvres cinématographiques où figurent un ou plusieurs sujets touchant la thématique de l'immigration et de l'intégration », précisera Mouloud Talbi, co-fondateur et président du FICI et universitaire algérien établi à Valencia. Ce festival a également pour objectifs de promouvoir la réalité de l'immigré et d'engager un débat sur le regard porté par la société d'accueil sur les personnes immigrées et sur les moyens nécessaires pour dépasser les clichés négatifs ou idéalisés des personnes en situation de contact social avec les communautés étrangères ou minoritaires. Au menu de cette manifestation, initiée également en partenariat avec la mairie de Valence, la conseillère à l´immigration et citoyenneté, la banque « La Caixa », figurent une soixantaine de films, plus de 100 projections, notamment celle de films tels que la Dernière cigarette de Ali Berkennou, Salut Cousin de Merzak Allouache, Retour à Hansala de Chus Gutirriez… Des activités parallèles sont également prévues visant à la sensibilisation à la thématique de l'intégration. Cette édition sera accompagnée d'un défilé de mode centré sur les costumes des communautés immigrées du Maghreb, d'Afrique, d'Europe de l'Est et d'Amérique latine. Un hommage est spécialement réservé au cinéaste gitan, né en Algérie, Tony Gatlif. L´inauguration sera animée par Nadia Baroud. L'actrice algérienne, Djamila Amzal fait partie du jury de la section officielle de cette troisième édition. « La philosophie du festival tend aussi à mettre en exergue l'importance de la culture en matière d'intégration de l'immigration, à favoriser les échanges entre les acteurs des sociétés diversifiées et à sensibiliser les partenaires sociaux sur l'aspect multidimensionnel de l'intégration des immigrés », ajoute Mouloud Talbi. Concernant l'édition de 2010, Ali Aït Mouhoub n'hésite pas à avancer fièrement : « L'espace du FICI s'enorgueillira d'organiser cette édition où le thème principal sera cinéma algérien et l'Algérie, l'invitée d'honneur. Le FICI ayant pour vocation d'être un lieu de diffusion et d'accueil convivial des œuvres, des auteurs et des publics dans le champ des arts visuels, il proposera un ensemble de manifestations algériennes dans un souci de développer de nouvelles ressources pour rendre visible la diversité de la création actuelle algérienne et la rendre accessible à un large public européen. » Site du festival : www.festivalintegracion.es