L'Algérie a économisé 220 millions d'euros suite aux restrictions imposées aux importateurs de médicaments, si l'on tient compte des déclarations du secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, hier, au 12e Salon international du médicament et de l'équipement médical. C'est un chiffre qui est en contradiction avec le dernier rapport du Cnis sur le commerce extérieur durant le premier trimestre de l'année en cours. Le Cnis avait signalé que la répartition des importations algériennes par groupes de produits fait ressortir une hausse pour l'ensemble des groupes de produits, à l'exception du groupe des biens alimentaires qui a baissé de 16,37% pour une valeur de 1,65 milliard de dollars contre 1,98 milliard au 1er trimestre 2008. Appelé à expliquer cette contradiction, le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdeslam Chakou a expliqué que « nous continuons à faire dans l'importation utile, car les besoins de la santé sont énormes ». Et de préciser dans le même ordre d'idée : « Nous assurons aussi un prolongement pratique et concret aux décisions du gouvernement qui tendent à encourager la production locale. » Le gouvernement Ouyahia avait décidé en octobre 2008 d'interdire l'importation des médicaments produits localement. Il avait été décidé aussi de rétablir l'obligation d'investir dans le pays pour les opérateurs et les laboratoires étrangers désirant distribuer leurs produits en Algérie. En marge du 12e Salon international du médicament qui se tient depuis hier à Alger, le secrétaire général du ministère de la Santé a annoncé une nouvelle liste de produits interdits à l'importation qui sera publiée à compter de 2010. Le gouvernement Ouyahia avait pris la décision aussi de mettre en place un régime dérogatoire au profit des opérateurs qui acceptent d'investir en Algérie. Il a annoncé aussi qu'il comptait élargir la liste des médicaments soumis au tarif référentiel et généraliser l'utilisation des médicaments génériques. Hier, c'est au secrétaire général du ministère de la Santé d'annoncer le passage à l'acte. « Nous allons élargir la gamme des médicaments interdits à l'importation », a-t-il dit, soulignant que même l'importation de l'équipement médical sera désormais soumise à des conditions strictes. « Un comité de concertation avec les opérateurs sera créé pour rechercher une meilleure politique en la matière. Celle-ci doit être basée sur le soutien à la production locale, car nous ne voulons pas que le matériel médical vienne de plusieurs sources », laissa entendre M. Chakou. Et d'ajouter sur sa lancée : « Notre politique d'acquisition de matériel médical doit être homogène et standardisée. » Selon Abdeslam Chakou, la production nationale de médicaments couvre actuellement 46% des besoins en volume et 30% en valeur. Les investissements, dont certains sont engagés dans des molécules complexes, devront, selon le même responsable, réduire à terme la facture de l'importation. Interrogé sur le dispositif mis en place par le ministère de la Santé afin de faire face au danger de la grippe porcine, M. Chakou a expliqué que le mécanisme d'alerte a été généralisé à toutes les wilayas. Il a ajouté aussi que l'Algérie dispose actuellement d'un stock de 6,5 millions d'unités de Tamiflu.