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« La menace ne se limite plus au volet militaire »
Docteur Abdelkader Boubakeur. Professeur et expert en relations internationales
Publié dans El Watan le 12 - 05 - 2009

La question d'une course à l'armement au pays du Maghreb, et plus particulièrement entre l'Algérie et son voisin de l'Ouest, le Maroc, est soulevée à la moindre annonce de la signature d'un contrat entre l'un de ces pays et un marchand d'armes.
Qu'en est-il exactement ? Peut-on vraiment parler d'un surarmement au Maghreb ?
Il existe une course aux armements entre deux pays du Maghreb : le Maroc et l'Algérie. La Mauritanie est un pays pauvre et désertique, elle dispose d'une armée dont l'effectif est modeste, représentant 12 000 hommes. Elle n'a pas l'intention d'entrer dans une telle compétition. Par ailleurs, la Tunisie dispose d'une armée de 35 000 hommes. C'est un pays pacifique qui axe ses efforts sur le développement et le tourisme. La Libye constitue un cas particulier, dans la mesure où elle vient de sortir de l'embargo imposé par la communauté internationale entre 1986 et 2004. Elle a passé un contrat avec la France portant sur 14 avions de combat de type Rafale, sur des hélicoptères de type Tigre et sur un système de défense sol-air. L'objectif de la Libye est de rattraper le retard accumulé durant les années de l'embargo et de mettre à niveau son armée. Il ne s'agit pas pour ce pays d'une course à l'armement avec un quelconque voisin. Pour revenir au cas de l'Algérie et du Maroc, la course à l'armement n'est pas récente. Elle a commencé pratiquement en 1975 avec le conflit du Sahara occidental. L'Algérie a ralenti ses achats d'armes durant les années 1990. Et depuis 1999, elle a lancé une opération de rattrapage nécessaire et de modernisation de son arsenal militaire. La course à l'armement entre les deux pays est revenue depuis deux ans, après une longue détente. Au contrat d'achat d'armement à la Russie, comportant des avions et des équipements militaires, le Maroc a réagi par la signature d'un contrat avec la France pour l'achat d'avions et d'équipements militaires.
Le dernier contrat passé entre l'Algérie et son traditionnel fournisseur en armes, la Russie, a fait et continue à faire couler beaucoup d'encre. Pourtant, l'état-major de l'ANP avait précisé que ces acquisitions entrent dans le cadre d'une opération de mise à niveau de ses équipements et arsenal militaires. Qu'en pensez-vous ?
Le dernier contrat passé entre l'Algérie et la Russie a fait et continue à faire couler beaucoup d'encre pour plusieurs raisons. Il s'agit d'un gros lot d'équipements contenant des avions chasseurs Mig-29 et Sukhoy 30 et Yak 130. Leur livraison sera réalisée durant plusieurs années. Le coût de ce contrat est de 7,3 milliards de dollars. En ce qui concerne les Mig-29, l'Algérie a constaté qu'il y avait des défauts au niveau de ces avions. Elle a décidé de les renvoyer à la Russie. Les médias occidentaux ont exploité cet événement pour discréditer l'armement russe. Certes, ce problème a créé une petite tension entre les deux pays, mais il a été vite réglé grâce à l'intervention des deux chefs d'Etat. Pour preuve, les deux pays sont en négociation pour conclure un contrat de vente d'appareil Sukhoy 35, comme il ressort des échos de la défense organisée par les Emirat arabes unis. Ces contrats à coups de milliards sont-ils nécessaires pour l'Algérie ? Ces contrats sont nécessaires pour la modernisation de l'arsenal militaire. La conjoncture financière était favorable à ces acquisitions avec un baril à 120 dollars, qui dépassait les prévisions les plus optimistes. Cette situation favorable a duré jusqu'à la fin du premier semestre 2008.Avec la chute du prix du pétrole et l'éclatement de la crise financière internationale, les revenus de l'Algérie ont diminué, l'excédent commercial a chuté de 72% à cause de la réduction de la demande internationale en pétrole. Les experts prévoient une baisse importante des revenus pétroliers de l'Algérie, qui représentent 97,64% de la valeur globale des exportations et même une baisse des revenus hors hydrocarbures, dans la mesure où les dérivés des produits pétroliers rentrent pour 51% dans les exportations hors hydrocarbures. Cette nouvelle conjoncture défavorable va obligatoirement inciter les pouvoirs publics à rééquilibrer les dépenses entre l'achat d'armements et les besoins du développement économique et aussi de la sécurité alimentaire.
Vu le contexte régional tendu, notamment en raison du conflit sahraoui, peut-on parler d'une menace de guerre dans la région, entre le Maroc et l'Algérie ?
On ne peut pas parler d'une menace de guerre entre les deux pays pour plusieurs raisons. Sur le plan bilatéral, les deux pays n'ont pas connu une guerre ouverte même dans les moments les plus forts de la crise. Les deux pays sont conscients des conséquences néfastes d'une guerre, qui ne travaille nullement leurs intérêts respectifs. Sur le plan régional, depuis la création de l'UMA, les deux pays ont connu une période de stabilité. Cette stabilité a été troublée en 1994 par les événements de Marrakech qui ont entraîné la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays. Malgré ce climat tendu, beaucoup de signes politiques positifs préludent de la normalisation de la situation. C'est le cas de la déclaration de Khaled Nasri, ministre de l'information et porte-parole du gouvernement marocain, faite au quotidien El Khabar du 18 février 2009, à l'occasion du 20e anniversaire de la création de l'UMA en 1989. Ce responsable espère la fin du désaccord entre les deux pays et le rétablissement des bonnes relations entre eux. Il a rappelé que le Maroc a fourni beaucoup d'efforts concernant le dossier du Sahara. Pour lui, la position marocaine de jouir de l'annexion du Sahara en 1975 n'est pas la même que celle d'aujourd'hui et espère que l'Algérie prendra en compte cette évolution. Au niveau international, l'ONU a joué un rôle important pour trouver une solution acceptée par le Maroc et le Polisario, il y a trois résolutions du conseil de sécurité, 1754 et 1783 (2007) et 1813 (2008), qui insistent sur la nécessité d'un dialogue sans conditions préalables entre les deux pays pour résoudre définitivement le problème. Quatre rounds de négociations ont été organisés à Manhassat, aux Etats-Unis. Ce processus de négociation a commencé en juin 2007 et a été suspendu en mars 2008. D'un autre côté, l'ONU a désigné des envoyés spéciaux pour le processus de paix au Sahara occidental. Comme James Baker, Van Hansen et récemment Christopher Ross ont été désignés à ce poste. Ce dernier espère la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité et s'est dit optimiste quant à la relance des négociations entre les deux pays. Il apparaît que les efforts de la communauté internationale sont nécessaires mais insuffisants. L'UMA doit être réactivée et impliquée dans la recherche d'une solution au problème du Sahara occidental. Elle constitue le cadre régional et naturel du règlement de ce problème.
S'il n'y a pas de menace de guerre, qu'est-ce qui peut expliquer cette course effrénée à l'armement au moment où les deux pays ont des besoins énormes en termes de développement ?
La notion de menace a évolué sur le plan du droit international. La menace n'est plus limitée au volet militaire, elle porte désormais sur plusieurs volets : économique, alimentaire, environnemental, etc. Face à ce concept élargi de la menace, les deux pays doivent conjuguer leurs efforts pour se protéger contre les menaces externes qui les guettent tous les deux. Les économies des deux pays sont vulnérables à différents types de menaces tant qu'ils agissent individuellement. Leur salut dépend de leur unité. Dans ce contexte, l'UMA constitue, comme indiqué plus haut, le cadre régional le plus approprié pour se protéger contre les différentes formes de menace.
Certains observateurs pensent que la France et les Etats-Unis ne veulent pas d'un rapprochement entre le Maroc et l'Algérie. Quelle est la part de responsabilité de ces deux puissances occidentales, principaux fournisseurs d'armes au Maroc, dans cette situation ?
La France s'implique de différentes façons dans tous les conflits entre l'Algérie et le Maroc et prend position en faveur de ce dernier. Pour ce qui est du rôle des Etats-Unis et de la France dans les relations algéro-marocaines, il existe une concurrence acharnée entre les deux puissances pour imposer une hégémonie dans les pays africains francophones, y compris le Maroc et l'Algérie. La France, qui considère ces pays comme son fief, rencontre une concurrence de la part des Américains qui tentent de s'implanter dans ces pays par divers types de relations. Deux objectifs majeurs sont recherchés par ces puissances : l'hégémonie stratégique et politique et son corollaire les intérêts économiques. Les deux pays sont de grands fabricants et vendeurs d'armes qui cherchent des débouchés à leurs produits. C'est connu, les guerres et les tensions entre les pays aident à la vente des armes.
Pourquoi l'Arabie Saoudite finance-t-elle les acquisitions militaires marocaines ?
L'Arabie Saoudite a toujours été un allié du Maroc, pour une série de raisons. En plus du fait qu'ils ont des régimes politiques de même nature, ils entretiennent des relations multiples : économique, militaire, touristique… Dernièrement, l'Arabie Saoudite a financé à 80% l'achat d'avions français par le Maroc. L'Arabie Saoudite utilise les pétrodollars pour souder ses alliances dans le monde arabe. Enfin, ces deux pays sont les alliés des pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis et la France. Comme dit le diction : « L'allié de mes alliés est mon allié ».


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