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Quinze millions de dinars pour sensibiliser les ménagères
Publié dans El Watan le 18 - 05 - 2008

Et pourtant, les dégâts occasionnés par ce dernier sur la santé publique sont incommensurables, surtout dans des pays tels que l'Algérie, où l'industrie du sel emprunte souvent les méandres de l'informel et échappe, de ce fait, à tout contrôle draconien. Du coup, le gouvernement réfléchit à une batterie de mesures à même d'inverser la courbe ascendante des personnes atteintes de goitre endémique en jugulant, à cet effet, les ravages causés par la consommation de sel non iodé. On laisse entendre, à ce titre, que les pouvoirs publics envisagent de maintenir sous leur giron la production du sel alimentaire.
En parallèle, l'Entreprise nationale de sels (Enasel), en concertation avec le ministère de tutelle, compte entreprendre une campagne de sensibilisation en faveur de ses produits en ciblant principalement la ménagère d'autant que c'est généralement elle qui fait le marché ainsi que la cuisine. Pour les besoins de cette opération, via les médias lourds, cette entreprise, concernée par le processus de privatisation, a dégagé une enveloppe de 15 millions de dinars pour la communication concernant l'exercice 2008. «Il est important de responsabiliser la femme, d'autant que 90% des malades atteints de goitre sont des femmes», affirme, à ce propos, le PDG de l'Enasel.
Condiment souvent associé au poivre, le sel est présent dans nos aliments les plus variés.
Il est également l'objet de toutes les convoitises. Un véritable filon d'or pour les spéculateurs de tout bord lesquels, profitant de l'absence de régulation du marché, inondent ce dernier de sel prétendument alimentaire, alors qu'il est malencontreusement fabriqué dans des conditions d'hygiène déplorables.
Mais le plus grave dans tout cela, c'est que ce sel, à l'origine douteuse, n'est généralement pas iodé. Or, chaque kilo de sel doit contenir entre 30 et 50 mg d'iode, affirme-t-on du côté de la direction générale de l'Enasel. En plus, il ne faut pas qu'il y en ait moins de 30 ou plus de 50 mg, car dans les deux cas, c'est mauvais pour la santé. Partant, comment s'assurer que dans chaque kilo de sel produit, le dosage est respecté ? A ce titre, l'Enasel réalise régulièrement des contrôles statistiques sur des échantillons prélevés. «Une opération qui nécessite du matériel et de la compétence, ce n'est pas à la portée du privé», nous précise le PDG de l'entreprise, Ferhat Taha Hassine.
Qu'adviendrait-il, dès lors, des consommateurs, si l'Enasel venait à être privatisée ?
Pour l'heure, l'appel d'offres lancé en ce sens par la société de gestion des mines, en septembre 2007, s'est avéré infructueux, laissant aux gestionnaires de l'entreprise un «sursis» d'un an ou deux avant qu'elle ne soit de nouveau proposée à la cession. A cet effet, il semblerait que l'infructuosité de l'appel d'offres soit liée au fait que ce domaine soit peu attrayant et «pas spéculatif», de l'avis de son PDG, mais où, en revanche, la concurrence est déloyale à cause de certains privés qui produisent du sel non iodé.
D'où, peut-être, l'augmentation, ces dernières années, du nombre de malades atteints de goitre, d'autant que l'iode est un oligo-élément indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes intervenant dans la croissance et dans la maturation du cerveau.
Lorsque l'alimentation apporte trop peu d'iode, la thyroïde grossit et un goitre se forme, se traduisant par une hypothyroïdie (fatigue, déprime, trous de mémoire, prise de poids…).
1 milliard et demi de personnes atteintes
A ce titre, il est important de souligner que la vente du sel iodé est imposée par la réglementation dans de nombreux pays étant donné son incidence sur la santé.
Le déficit en iode constitue, il est vrai, un problème de santé publique qui concerne 1 milliard et demi d'individus dans le monde, dont 20 millions enregistrent un retard mental. Au CHU Benbadis de Constantine, notamment, l'on dénombre plus de 160 malades atteints de goitre tous types confondus (endémique, toxique, idiopathique, congénital…) durant l'année 2007. Un nombre en hausse, nous dit-on. Cela dit, de source hospitalière, il semblerait que le goitre endémique, autrement dit provoqué par une carence en iode, n'aurait pas connu, a priori, une certaine recrudescence ces dernières années, «si la population consommait du sel iodé et si toutes les ménagères cuisinaient avec du sel iodé». L'on apprendra également que cette hausse est davantage signalée dans certaines régions comme El Milia, Mila ou encore Béjaïa.
Le traitement est simple et consiste, nous affirme-t-on, à donner du sel iodé aux malades.
Or, jusqu'à présent, le sel semble constituer le dernier souci de nombreux consommateurs lesquels, à défaut d'une prise de conscience collective, ne perçoivent pas encore cet ingrédient essentiel comme un «fauteur de troubles endocriniens», alors qu'ils devraient être plus regardants quant à sa composition avant de l'acheter.
En effet, les marques de sel disponibles dans le commerce ne sont pas toutes «irréprochables», particulièrement depuis que le privé a rogné sur les parts de marché d'un secteur public, antérieurement représenté par l'entreprise nationale de sels, qui en détenait le monopole.
Il y a vingt ans, il est vrai, cette entreprise était seule à produire et à commercialiser le sel, mais depuis quelques années, elle a été délestée de 50% de ses parts de marché par des opérateurs privés, dont certains peu scrupuleux, n'hésitant pas à proposer aux consommateurs du sel non iodé avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la santé. D'après Ferhat Taha Hassine, PDG de l'Enasel, «les TDCI (troubles dus à la carence en iode) sont en hausse, car les ménages consomment actuellement moins de sel iodé, et vu l'importance de l'iode, cela risque de créer un sérieux problème de santé publique».
L'Enasel commercialise le kilo de sel à 10 DA, que certains commerçants cèdent, nous dit-on, à 25 DA. Quant aux privés opérant dans l'illégalité, ils vendent leur sel à des prix défiant toute concurrence afin d'attirer les consommateurs, et vont jusqu'à proposer une palette de 20 kg pour… 30 DA ! Un «argument» auquel les consommateurs ne sont pas insensibles. Pourtant, les prix de l'Enasel restent bas, en dépit de l'inflation.
«C'est un choix stratégique», nous dit-on, d'autant que ce leader national dans la production du sel alimentaire et industriel mise sur l'avenir, «en investissant à long terme afin de regagner les parts de marché perdues».
Près de 100 tonnes saisies
Pour ce faire, et sachant que les Algériens consomment beaucoup de pain, cette entreprise a décidé, il y a quelques années, de cibler les boulangers, en leur proposant un produit spécial à un «prix spécial». «En 2007, l'Enasel a couvert 11% du marché des boulangers, alors qu'il y a seulement 2 ans, le taux était de 6%. Sur ce marché, nous détenons 6500 t sur un total de 54 000. Le prix du produit est d'ailleurs tellement bas, 6,50 DA le kilo, qu'il est revendu dans le commerce entre 15 et 20 DA», relève le PDG de l'Enasel. Ce dernier soutient, par ailleurs, que si la population consomme du pain fabriqué avec du sel non iodé et que même si la «marmite» en contient, cela ne suffirait pas à satisfaire les besoins quotidiens de la population en iode, qui sont de l'ordre de 40 microgrammes/jour pour le nourrisson, 70 à 90 pour l'enfant et de 150 pour l'adolescent et l'adulte.
L'entreprise exploite, chaque année, 50 000 t de sel. Les pilleurs de sel en exploitent aussi beaucoup. Suffisamment, en tout cas, pour accaparer des parts de marché avec un produit non traité, non iodé, puisque les étapes réglementaires de fabrication sont complètement occultées. Tels les pilleurs de sable, ceux du sel opèrent la nuit, clandestinement et échappent, nous confie-t-on, aux services de sécurité.
Des quantités importantes de sel non iodé ont certes été saisies ces dernières années, mais cela n'empêche pas les contrevenants de remettre, à chaque fois, leur grain de sel dans un marché désorganisé.
Entre 2001 et 2007, la direction du commerce de la wilaya de Constantine a procédé à la saisie de plus de 98, 614 t de sel non iodé au total, en sus de 364 poursuites judiciaires.
Parmi les principaux opérateurs concernés, figurent des boulangers, marchands ambulants, distributeurs de produits alimentaires en gros, fabricants de produits alimentaires ainsi que des établissements de restauration collective et individuelle. Au demeurant, tout ce qui atterrit dans nos assiettes ne contient pas forcément de l'iode.


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