Bouteflika n'aime pas ses ministres mais il cohabite avec eux, comme s'ils lui avaient été imposés ou qu'il se les était imposés lui-même. Il n'aime pas particulièrement non plus son Premier ministre qui, lui, est connu pour détester tout le monde, à l'exception de quelques hauts gradés. Le peuple lui-même d'ailleurs déteste Ouyahia, fait semblant d'aimer son président et hait sa belle-mère, tout comme Bouteflika qui affiche ouvertement son mépris pour le monde entier, à part peut-être pour Sarkozy, Obama et le président en exercice du Lesotho. Ce qui n'explique rien puisque les Algériens se détestent cordialement entre eux, avec une haine particulière pour les Algériennes, qu'ils aiment par ailleurs et celles-ci le leur rendent bien, affichant ouvertement leur préférence pour les étrangers, mais finissant dans la plupart des cas par se marier avec des Algériens. Les Algériens détestent les animaux, et les gardiens du nouveau zoo du Hamma en savent quelque chose, eux qui détestent leur métier. Dans tous les cas, beaucoup d'Algériens, en haut ou en bas de la pyramide, sont convaincus que Dieu ne les aime pas, ce qui explique entre autres qu'un pays aussi riche, en humanités et en ressources, soit aussi pauvre en tendresse. Mais si la saison des harraga vient de reprendre, en même temps que celle des cerises, il est faux de croire qu'ils détestent leur pays (les harraga, pas les cerises, qui elles n'ont pas d'amour particulier à donner). Les harraga sont en quête d'une autre vie, pas forcément financière, mais avec certainement beaucoup plus d'amour assumé et accepté. Tous les gouvernés détestent leurs gouvernants mais les gouvernants algériens détestent leurs gouvernés. Ont-ils été aimés par leurs mères ? Question qui renvoie à l'hypothèse que l'Algérie d'aujourd'hui a été détruite par des mères. L'Algérie aurait donc eu un père absent. Mais qui est-ce ?