Le suicide, sujet tabou autrefois, a atteint la cote d'alerte dans la wilaya de Mila. Est symptomatique à cet égard la première semaine du mois de mai qui a été marquée par la survenance de deux cas de suicide avérés. Entre le 12 et le 19 du même mois, c'est-à-dire en l'espace d'une semaine, ce qui est en soi très grave, trois autres suicides sont signalés, ouvrant ainsi la voie à un véritable climat de psychose parmi la population. Il s'agit, en tout premier lieu, d'un homme de 32 ans qui s'est donné la mort à la zone industrielle de Chelghoum Laïd en se pendant à l'aide d'un câble électrique. En date du 17 mai, il sera imité par un certain ML.B., un adolescent à la fleur de l'âge (15 ans) qui se pendra, lui aussi, à l'aide d'une corde. Moins de 48 heures plus tard, c'est au tour d'un jeune de 27 ans répondant aux initiales de R.T., les quinze printemps à peine entamés, qui sera découvert raide mort, le corps pendu à une corde, à Mechta Ouskourt, dans la commune de Ouled Khelouf. D'autre part, et pas plus tard que mardi dernier, un gamin de 15 ans a péri noyé dans la queue ouest du barrage de Béni Haroun, au lieudit Mechta El Maleh, dans la commune de Zeghaïa. Au niveau des différents secteurs urbains, 2 suicides et 19 tentatives de suicide, au total, ont été enregistrés de janvier à avril 2009. Selon des témoignages concordants, le recours à la mort volontaire est, dans la plupart des cas, motivé par le désarroi social, les déchirements familiaux et le désespoir.