Hier, lors d'une opération de contrôle de marchandises au port sec de Rouiba, les douaniers ont découvert, bien dissimulés derrière quelques pièces de rechange neuves, 69 moteurs de véhicules déclarés. La marchandise, interdite à l'importation, a été saisie par les douaniers dont le corps connaît actuellement une réforme en matière de gestion des ressources humaines. Après les changements opérés au niveau de l'aéroport par exemple, de nombreuses prises ont été effectuées depuis l'entrée en vigueur du nouveau système de sécurité adopté conjointement par les services de police et de douanes. La mise en application de nouvelles mesures de sécurité dans cet aéroport a rendu l'accès à cette enceinte très difficile pour toute personne n'ayant pas de badge. Ce qui a porté un sérieux coup aux réseaux de trabendistes. Selon des sources douanières, en l'espace de deux mois seulement, une quantité importante d'effets vestimentaires, l'équivalent du contenu de deux containers, importés notamment de Turquie, de Syrie et de Dubaï a été saisie à l'aéroport où généralement, les trabendistes avaient pour habitude d'être pris en charge par des agents des douanes ou de police, qui les attendaient pour leur faire éviter le contrôle aux frontières. Il y a quelques jours, les douaniers avaient fait une découverte assez originale. Deux passagers du vol Barcelone-Alger avaient collé, l'un 38 et l'autre 60 téléphones portables autour de leur thorax, avant d'enfiler un gros pull en laine et une veste. Les complices qui devaient les attendre dans le hall de l'aéroport pour leur éviter le passage au scanner étaient, malheureusement pour eux, absents. Quelques heures plus tard, un autre passager du vol Madrid- Alger a dû abandonner ses 18 téléphones cellulaires sur le tapis à bagages, certainement après avoir remarqué la présence renforcée des douaniers à l'aéroport. Selon nos interlocuteurs, « les policiers et les douaniers, qui travaillent dans la zone des formalités de voyage ainsi que certains cadres de l'administration en mission dans le cadre de leur travail peuvent avoir des badges rouges, leur permettant d'accéder aux voyageurs avant leur sortie de l'aéroport. Les badges verts et jaunes ne sont admis qu'en dehors de cette enceinte. Ils sont délivrés notamment aux agents de l'Entreprise de gestion des aéroports (EGSA), de l'Etablissement de la navigation aérienne (ENNA)... ». L'instauration du système de badge a été décidée à la suite des nombreuses réunions et séminaires entre tous les responsables des services concernés à la sécurité des ports et des aéroports. « Trois séminaires ont eu lieu à l'Ecole de police de Aïn Bénian dans le but de trouver les moyens à même d'optimiser la sécurité dans ces structures tel que recommandé par l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI). Une réforme totale de la gestion, de l'organisation et de la discipline a été de ce fait engagée... », a précisé notre source. Ce qui a permis de réduire « sensiblement » la présence des personnes n'ayant aucune fonction à l'aéroport dans la salle des bagages. Dans ce cadre, de nouvelles équipes de douaniers ont été installées ce qui, à en croire nos sources, a donné des résultats « concrets » en matière de lutte contre « le trabendo ». C'est un coup sévère contre la corruption qui a été donné.